jeu.
13
févr.
2020
“L’alternative”… C’est le nom sans ambiguïté du programme dévoilé ce mercredi 12 février à 18h30 au théâtre municipal d’Orange par la liste “Décidons Orange Solidaire et Écologique” devant une quarantaine de personnes.
« Une ville démocratique, une ville attractive et dynamique, une ville écologique qui préserve la biodiversité, une ville solidaire pour toutes et tous », telles sont les promesses de la liste. Des promesses qui sont déclinées en de nombreuses propositions.
Il y a celles de chantiers à venir : la construction d’un centre de tri et de valorisation des déchets, le soutien à la création d’une plateforme logistique multimodale et d’un port de marchandises sur le Rhône, la refondation du centre-ville, la réalisation d’un centre de santé municipal, la création d’une cuisine centrale, le lancement d’un complexe aquatique ou encore l’implantation de city stades dans plusieurs quartiers.
Référendum d’initiative municipale
Il y a aussi les propositions “vertes” : l’instauration d’un plan climat énergie territorial, la limitation à 30 km/h dans le cœur de ville, la création de parkings relais et d’une aire de covoiturage, le développement des déplacements doux, la réalisation d’une serre florale communale, l’installation d’un rucher pédagogique sur la colline et la végétalisation de la ville.
Mais ce qui fait le socle de ce programme, ce sont des propositions pour plus de démocratie locale. Parmi elles, certaines sont novatrices comme le débat du budget avec les habitants ou l’instauration d’un conseil de la vie associative. D’autres propositions ont déjà fait leurs preuves ailleurs comme le référendum d’initiative municipale ou la démission des élus condamnés par la justice.
« Pour plus de justice sociale », selon la liste “Décidons Orange Solidaire et Écologique”, les prestations municipales (cantine, centre de loisirs et d’activités extrascolaires, école de natation, de musique, centre aéré) seront calculées suivant un tarif progressif. Et la tête de liste, Fabienne Haloui, de rassurer : « Notre programme est réaliste et réalisable financièrement. »
Un programme qui sera tiré à 16 000 exemplaires et distribué dans les boîtes aux lettres des Orangeois(es).
Une liste avec des visages engagés
La liste “Décidons Orange Solidaire et Écologique” de 35 noms est incarnée par les conseillères municipales sortantes Fabienne Haloui (PC), 61 ans, Régine Pellegrin (PS), 62 ans, et Anne-Marie Hautant (Régionaliste), 62 ans. D’autres visages sont mis en avant, notamment : Patrick Savignan, 62 ans, directeur territorial retraité, Baroudi El Attari, 39 ans, cadre dans les transports, Naïma Aifaoui, 40 ans, photographe, et Michel Antoni, 60 ans, médecin.
Soutenue par six mouvements politiques
La liste est soutenue par six mouvements politiques : Gauche démocratique et sociale, Génération-s, PCF, Partit Occitan, PS et Régions et peuples solidaires.
Les autres candidats de la liste sont : Alain Guenin, 59 ans, directeur d’école, Martine Gauthier, 60 ans, naturopathe, Eric Arnaud, 38 ans, enseignant en lycée professionnel, Hadjeria Bettahar, 40 ans, employée, Stéphane Sarantis, 37 ans, ouvrier qualifié, Malia-Héléna Filisika, 31 ans, plongeuse en restauration, Kader Hammouche, 37 ans, technicien en radio protection, Claudie Arienti, 68 ans, retraitée de l’Assedic, Philippe Belmonte, 83 ans, ouvrier retraité, Farida Khirani, 34 ans, monitrice éducatrice, Ruben Gonzalez, 27 ans, mécanicien, Adjila Allal, 38 ans, chargée de mission marketing stratégique, Xavier Cerna, 34 ans, professeur d’histoire, Martine Balajewicz, 54 ans, comptable, Maurice Charvin, 74 ans, professeur retraité, Khadija Iguidi, 42 ans, assistante technique, Michel Pinatel, 78 ans, ouvrier retraité, Camélia Morkache, 20 ans, étudiante, Gilles Lunal, 49 ans, employé d’une entreprise télécommunication, Fouzia El Haouari, 49 ans, sans emploi, Daniel Rauch, 79 ans, retraité de l’enseignement, Patricia Bailleul, 70 ans, retraitée, Hakim Khoulali, 43 ans, juriste, Sophie Picard, 53 ans, demandeuse d’emploi, Stéphane Loyen, 60 ans, infographiste, Monique Besson, 65 ans, retraitée des télécoms, Adolphe Barneoud, 86 ans, retraité, Géraldine Berthe, 45 ans, conseillère d’orientation. Et deux suppléants : Cédric Nouveau, 45 ans, chef de cuisine, et Dominique Arnaud, 61 ans, infirmière.
lun.
23
déc.
2019
C'était une première ce vendredi soir au collège Barbara Hendricks. Si depuis des années le loto provençal est organisé en son sein, c’était la première fois que Calandreta, collège et lycée de l’Arc étaient réunis. Représentés par Béatrice Briole, Nathalie Serdoz et Matthieu Poitavin, les trois groupes scolaires se sont retrouvés afin d’obtenir le maximum de profits de la soirée et de concentrer les forces.
Animée par Bernard Vaton, la soirée a rassemblé plus de 200 personnes dans la salle polyvalente du collège et a prouvé que le provençal une fois de plus était rassembleur. Les bénéfices engendrés par la soirée seront divisés entre les trois entités et seront utilisés à des projets pédagogiques. Le dernier samedi de janvier sera l’occasion de tester ses connaissances en provençal avec la désormais fameuse dictée en langue d’Oc organisée au lycée de l’Arc.
mar.
17
déc.
2019
mar.
17
déc.
2019
lun.
16
déc.
2019
Le dernier conseil communautaire de l’année s’est ouvert par un point sur la mise à disposition du personnel orangeois au profit de la CCPRO (communauté de communes du pays réuni d’Orange).
Un long inventaire dressé par le président Jacques Bompard, et à l’issue duquel, Louis Biscarrat, maire de Jonquières et vice-président de l’intercommunalité s’est interrogé sur le sens à donner « à une mise à disposition à hauteur de 15 %, de 30 %… comment peut-elle être suivie ? »
Avec un brin d’ironie, le président a répondu « qu’en effet, cela pouvait être 14 ou 16 %. Ce qui m’inquiète beaucoup… ». Une réponse complétée par le directeur général des services Rémy Canuti. Précisant que certaines mises à disposition fonctionnaient depuis bientôt trois ans. « On est sur des postes partagés et les temps prévus sont corrects.
Quand ils sont insuffisants, cela veut dire qu’on doit pousser ce schéma de mutualisation un peu plus loin. On est sur la mutualisation des services moyens (DRH, direction financière…) ». Ajoutant « que plus les services transférés à la CCPRO étaient nombreux, plus les dotations de l’État sont importantes ».
Davantage de demandes sur internet
Claude Avril, le maire de Châteauneuf-du-Pape et président de l’office de tourisme intercommunal (OTI), s’est fait le porte-parole du bilan d’activité 2018 des trois antennes d’Orange, Châteauneuf-du-Pape et de Courthézon. 68 878 visiteurs ont poussé la porte d’un des trois offices, soit une progression de 11 % par rapport à l’année précédente.
« Il s’agit de personnes venant au comptoir mais il faut savoir qu’aujourd’hui de plus en plus de personnes court-circuitent cet accueil physique en passant par internet ». Signe des temps qui changent : les dix agents répartis sur les trois pôles ont reçu pas moins de 1 012 demandes de renseignements par courriels.
L’office de tourisme intercommunal bénéficie d’une subvention de fonctionnement de la CCPRO de 366 000 euros. Et à ce titre, une convention d’objectifs a été élaborée. « Mais la taxe de séjour de l’ordre de 273 000 euros représente une part de plus en plus importante sur un budget qui oscille entre 700 et 800 000 euros. Le nombre d’hébergeurs ayant augmenté, la part de la taxe de séjour va suivre » a glissé le président de l’OTI.
« On a mis en place un club de tourisme et on travaille de concert avec les sept sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco dans un rayon de 150 km. Tout comme on s’intéresse fortement au développement du tourisme fluvial ». Bonne nouvelle autant du côté de la Via Venaissia qui va pouvoir rejoindre Orange que pour la ViaRhôna « où un accord a été trouvé pour rejoindre l’île de la Barthelasse à l’île de l’Oiselet ».
D’ici trois ans, les travaux devraient commencer, de quoi permettre de rejoindre à vélo Châteauneuf-du-Pape puis Caderousse. Le tourisme est assurément un enjeu de développement économique. Tout le monde en conviendra.
La notation des agents discutée
Le schéma d’avancement de carrière de la CCPRO prévoit une notation sur 36 points. Anne-Marie Hautant, conseillère communautaire d’opposition à Orange, a pointé du doigt le manque d’objectivité des critères. « Plus subjectifs que ça, tu meurs.
D’autant que c’est un responsable qui est amené à évaluer l’agent et nous avons vécu, ces derniers temps des événements avec le directeur général des services qui nous montrent que l’objectivité a ses limites. Vous l’avez d’ailleurs reconnu car vous avez réintégré cet agent dans ses anciennes fonctions (NDLR : elle avait écrit à tous les conseillers communautaires faisant état de griefs contre le DGS).
Je remarque par ailleurs, que le management supérieur n’est jamais noté. Parmi les critères, vous avancez par exemple l’assiduité, mais l’absence peut être liée à une maladie, à du harcèlement psychologique. C’est regrettable de mettre toutes les absences au même niveau. C’est très difficile de noter de manière objective, c’est comme la perfection, c’est un mensonge que de le dire ».
« En 25 ans, à la mairie d’Orange, il n’y a jamais eu une grève entre les fonctionnaires et la hiérarchie municipale »
Jacques Bompard, le président de la CCPRO s’est dit en accord sur un point : « la perfection n’est pas de ce monde. Tout comme l’objectivité. Tout cela relativise ce qu’a voulu mettre en place le législateur. Quelle que soit la solution mise en place, elle sera imparfaite. Vous êtes bien placée pour le savoir en tant que chef d’entreprise, selon qui fait le rapport, le résultat sera différent.
C’est pour cela qu’il y a un recours naturel avec le président ou le maire. En 25 ans, à la mairie d’Orange, il n’y a jamais eu une grève entre les fonctionnaires et la hiérarchie municipale. Nous avons réintégré l’agent que vous évoquez dans son ancien grade à la suite d’un vice de forme. La tentative de conciliation n’ayant pas abouti, c’est la justice qui réglera ce problème » a précisé le président.
Les chiffres à retenir
Les trois antennes ont accueilli en 2018 68 878 visiteurs dont 14 672 à Châteauneuf-du-Pape (+8), 3 912 à Courthézon (+34 %) et 50 294 à Orange (+11 %). Le pic de fréquentation se situant en août suivi du mois de juillet. Allemagne, Pays-Bas et Belgique étant les touristes les plus représentés l’office de tourisme orangeois, tandis qu’à Châteauneuf-du-Pape, le trio de tête est constitué des Américains, des Anglais et des Canadiens.
Au cours de l’année 2018, 133 visites guidées payantes ont été organisées, ce qui représente un gain de 4 783 € après le paiement des guides.
À Orange, le top des pages les plus visitées est “l’Agenda” (28 500 pages vues), la rubrique “A voir, à faire” et la carte des points d’intérêts. Et à Châteauneuf-du-Pape, la fête de la Véraison (13 890) caracole en tête des pages vues.
dim.
15
déc.
2019
Six listes sur la ligne de départ. Il n’y en a jamais eu autant, depuis trente ans. Le fruit de très chères divisions. De la gauche à l’extrême droite, toutes les couleurs de l’échiquier politique orangeois seront représentées aux prochaines municipales.
Jacques Bompard, élu maire dès 1995 à la faveur d’une triangulaire avec 87 voix d’avance, brigue un cinquième mandat. Face à lui, Pierre Marquestaut, candidat pressenti pour emmener les LR au combat, Carole Normani soutenue par La République en marche, Fabienne Haloui à la tête d’une liste de gauche, Serge Marolleau avec une liste écolo-citoyenne soutenue par EELV, et Xavier Magnin avec l’appui du Rassemblement national.
C’est d’ailleurs de là que viennent les attaques les plus virulentes contre le maire sortant Jacques Bompard. De son propre camp. De son ancien directeur de cabinet et neveu par alliance, Xavier Magnin qui multiplie les offensives, épaulé par son directeur de campagne, André-Yves Beck, ancien directeur de la communication à la Ville d’Orange.
Feront-ils vaciller le maire sortant confortablement élu depuis 2001 au soir du premier tour avec près de 60 % des voix ? La réponse de ce mano a mano dans les urnes le 15 mars. En tout cas, depuis les sénatoriales de 2014 où Marie-Claude Bompard s’était présentée privant le FN d’un sénateur, les relations avec le RN, alors même que Jacques Bompard avait été l’un des fondateurs du parti aux côtés de Jean-Marie Le Pen, n’ont jamais été aussi tendues.
Une redistribution des cartes
Pour autant, ce duel annoncé à l’extrême droite ne doit pas faire oublier les autres listes qui se poseraient bien en arbitres. Même si l’union que certains appelaient de leurs vœux ne sera restée une nouvelle fois qu’un souhait. La démission en septembre de Gilles Laroyenne des LR a complètement redistribué les cartes.
Alors qu’il était pressenti pour conduire l’union, il s’est rangé derrière la cheffe de file orangeoise de la LREM, Carole Normani. Aux dernières législatives, poussée par l’élan national macroniste, elle avait failli détrôner Jacques Bompard. Aux municipales, elle mise sur l’ouverture.
Orphelins de leur candidat, les militants LR sont restés quelques semaines sous le choc. Et pendant plusieurs mois, la question s’est posée. Y aura-t-il une liste LR aux prochaines municipales ? La réponse est tombée il n’y a pas si longtemps. Poussée par des militants, une équipe de 35 noms s’est constituée.
Une manière d’endiguer la fuite des LR vers le RN et d’assurer la survie à Orange d’un parti qui aura connu ses heures de gloire, avec un Thierry Mariani, député puis ministre des Transports sous Nicolas Sarkozy avant de rejoindre Marine Le Pen. Le nom sera dévoilé en janvier, mais Pierre Marquestaut demeure le candidat pressenti pour emmener les LR aux municipales.
Une union au deuxième tour ?
À gauche, la division n’aura pu être évitée. La conseillère municipale communiste Fabienne Haloui et Régine Pellegrin, conseillère municipale socialiste, nourrissaient le projet d’une liste d’union avec l’écologiste Serge Marolleau. Là aussi, les longues discussions de ces dernières semaines n’ont pas abouti.
Alors que sur de précédents scrutins, les principaux protagonistes avaient trouvé le chemin de l’entente. Ce ne sera pas pour les municipales. « Si ça n’a pas marché, c’est que personne n’a voulu dépasser ses étiquettes politiques » regrette Serge Marolleau à la tête d’une liste écolo-citoyenne. « On a fait de nombreuses propositions.
Elles sont restes lettres mortes » répond Fabienne Haloui à la tête d’une liste solidaire et écologique. Cette union impossible au premier tour, certains la voient possible au second. Encore faudra-t-il dans cette ville droitière arriver à passer la marche du premier round…
En 2014, Jacques Bompard était réélu dès le premier tour avec 6 879 voix soit un score de 59.82 %. Derrière lui, la liste citoyenne et socialiste, “Aimer ma ville”, conduite par Anne-Marie Hautant qui avait recueilli 15.16 % des suffrages, suivie du candidat UMP, Jean-Philippe Maton-Weismann, qui avait réalisé un score de 12.76 %. Fabienne Haloui, partie sous l’étiquette Front de gauche, avait récolté 8.67 % des voix tandis que Laurent Concetti de la droite nationale et républicaine n’avait obtenu que 3.59 % des voix ne lui permettant pas de siéger dans l’opposition.
sam.
14
déc.
2019
Dans trois mois exactement, le 15 mars 2020, aura lieu le premier tour des élections municipales (le second tour étant programmé le 22 mars). Dans les principales villes vauclusiennes, où en est-on ? Quels sont les candidats déclarés ? Ceux qui attendent encore ? État des lieux et analyses…
Avignon : Comment Cécile Helle pourrait tirer son épingle du jeu
Au fil de la campagne, l’horizon semble se dégager pour Cécile Helle. Certains estiment même que la maire sortante pourrait bien avoir un boulevard devant elle pour un deuxième mandat, après le vaudeville de l’investiture La République en marche. Des mois d’atermoiements et un candidat, Frédéric Tacchino, qui, à peine investi, a été contesté au sein de sa propre famille. Un peu trop Cécile Helle-compatible au goût de certains.
Rififi à LREM
L’une des candidates à l’investiture LREM, Sylvie Tavakoli, doublée dans la dernière ligne droite, a ainsi décidé de porter sa propre liste. Sans étiquette mais avec le patron vauclusien du MoDem, André Seignon. Sans parler du député Jean-François Cesarini, sèchement écarté de l’investiture. Une humiliation telle que le parlementaire LREM a annoncé qu’il votera pour la liste des écologistes…
Ces derniers, menés par l’ex adjoint de Cécile Helle, Jean-Pierre Cervantès, espèrent bien rafler la mise, forts du contexte d’urgence climatique et environnementale. Et du score d’EELV aux Européennes (15 % dans la cité des papes). Mais pour le moment, la liste apparaît surtout comme celle qui recycle les déçus de Cécile Helle ou des transfuges du PS. De quoi faire fuir ceux qui attendent un vrai changement. La présentation des premiers colistiers, le 19 décembre prochain, et le projet vont-ils changer la donne ?
Une campagne sans étiquettes
À droite, le candidat Les Républicains, Michel Bissière peine, lui aussi, à incarner le renouveau. Le conseiller régional et ancien élu de Marie-Josée Roig, premier à annoncer sa candidature en mars dernier, est, de plus, handicapé par le faible socle de sa famille politique, tant au niveau national que local. Le crash des municipales de 2014 a laissé des traces. S’il est le seul candidat officiellement investi, il ne le revendique guère.
À l’image d’une campagne estampillée sans étiquette, et pour l’instant sans projet dévoilé, pour la grande majorité des candidats. De la France Insoumise, avec Farid Faryssy, au Rassemblement national emmené par Anne-Sophie Rigault, qui compte bien ratisser au-delà de l’extrême droite et s’offrir un duel avec Cécile Helle.
Même la maire PS n’affiche, cette fois, qu’un soutien de son parti. Elle a, néanmoins, ancré sa campagne à gauche, comme elle l’a rappelé le 16 novembre, lors du lancement de sa campagne. Elle a d’ailleurs été rejointe par le PC et Génération-s.
Une partie de la gauche perdue en route
Mais la maire d’Avignon a perdu une partie de la gauche en route, dont des militants socialistes de la première heure. L’absence de soutien au collectif Rosmerta, qui aide les jeunes migrants, ou la fermeture du Verger Urbain V, par exemple, ont marqué une rupture. Deux élus de sa majorité, Vincent Delahaye du Front de gauche, et Philippe Ferreira, qui a claqué la porte du PC, ont d’ailleurs pris leurs distances.
Autre écueil pour Cécile Helle : une personnalité qu’on dit rigide, autoritaire, et son manque de chaleur. Mais « elle travaille, connaît ses dossiers », saluent même ses détracteurs. La maire sortante peut aussi s’appuyer sur son bilan : transformation du centre-ville, municipalisation des cantines scolaires -une promesse de campagne-, réhabilitation du stade nautique et de la prison Sainte-Anne mais aussi de plusieurs écoles ou équipements sportifs…
Enfin, Cécile Helle n’oublie pas le score du candidat du Front national en 2014. Avec 29,63 %, Philippe Lottiaux, parachuté trois mois avant l’élection, s’était positionné en tête du 1er tour face à Cécile Helle et son score de 29.54 %. Un nouveau front républicain pourrait bien, d’ores et déjà, s’annoncer. Certains observateurs politiques y voient même une stratégie.
Résultats de 2014, au premier tour : Philippe Lottiaux (FN) 29.63 %; Cécile Helle (union de la gauche) 29.54 %; Bernard Chaussegros (droite) 20.9 %; André Castelli (Front de gauche) 12.46 %: André Seignon 4.79 %; Stéphane Geslin (extrême gauche) 1.41 %; Kader Guettaf (divers gauche) 1.23 %. Au second tour, Cécile Helle était élue pour son 1er mandat avec 47, 47 %, devant Philippe Lottiaux, 35,02 %, et Bernard Chaussegros, 17, 5 %.
Orange : Divisions sur tous les fronts
Six listes sur la ligne de départ. Il n’y en a jamais eu autant, depuis trente ans. Le fruit de très chères divisions. De la gauche à l’extrême droite, toutes les couleurs de l’échiquier politique orangeois seront représentées aux prochaines municipales. Jacques Bompard, élu maire dès 1995 à la faveur d’une triangulaire avec 87 voix d’avance, brigue un cinquième mandat.
Face à lui, Pierre Marquestaut, candidat pressenti pour emmener les LR au combat, Carole Normani soutenue par La République en marche, Fabienne Haloui à la tête d’une liste de gauche, Serge Marolleau avec une liste écolo-citoyenne soutenue par EELV, et Xavier Magnin avec l’appui du Rassemblement national.
C’est d’ailleurs de là que viennent les attaques les plus virulentes contre le maire sortant Jacques Bompard. De son propre camp. De son ancien directeur de cabinet et neveu par alliance, Xavier Magnin qui multiplie les offensives, épaulé par son directeur de campagne, André-Yves Beck, ancien directeur de la communication à la Ville d’Orange.
Feront-ils vaciller le maire sortant confortablement élu depuis 2001 au soir du premier tour avec près de 60 % des voix ? La réponse de ce mano a mano dans les urnes le 15 mars. En tout cas, depuis les sénatoriales de 2014 où Marie-Claude Bompard s’était présentée privant le FN d’un sénateur, les relations avec le RN, alors même que Jacques Bompard avait été l’un des fondateurs du parti aux côtés de Jean-Marie Le Pen, n’ont jamais été aussi tendues.
Une redistribution des cartes
Pour autant, ce duel annoncé à l’extrême droite ne doit pas faire oublier les autres listes qui se poseraient bien en arbitres. Même si l’union que certains appelaient de leurs vœux ne sera restée une nouvelle fois qu’un souhait. La démission en septembre de Gilles Laroyenne des LR a complètement redistribué les cartes. Alors qu’il était pressenti pour conduire l’union, il s’est rangé derrière la cheffe de file orangeoise de la LREM, Carole Normani.
Aux dernières législatives, poussée par l’élan national macroniste, elle avait failli détrôner Jacques Bompard. Aux municipales, elle mise sur l’ouverture.
Orphelins de leur candidat, les militants LR sont restés quelques semaines sous le choc. Et pendant plusieurs mois, la question s’est posée. Y aura-t-il une liste LR aux prochaines municipales ? La réponse est tombée il n’y a pas si longtemps. Poussée par des militants, une équipe de 35 noms s’est constituée.
Une manière d’endiguer la fuite des LR vers le RN et d’assurer la survie à Orange d’un parti qui aura connu ses heures de gloire, avec un Thierry Mariani, député puis ministre des Transports sous Nicolas Sarkozy avant de rejoindre Marine Le Pen. Le nom sera dévoilé en janvier, mais Pierre Marquestaut demeure le candidat pressenti pour emmener les LR aux municipales.
Une union au deuxième tour ?
À gauche, la division n’aura pu être évitée. La conseillère municipale communiste Fabienne Haloui et Régine Pellegrin, conseillère municipale
socialiste, nourrissaient le projet d’une liste d’union avec l’écologiste Serge Marolleau. Là aussi, les longues discussions de ces dernières semaines n’ont pas abouti.
Alors que sur de précédents scrutins, les principaux protagonistes avaient trouvé le chemin de l’entente. Ce ne sera pas pour les municipales. « Si ça n’a pas marché, c’est que personne n’a voulu dépasser ses étiquettes politiques » regrette Serge Marolleau à la tête d’une liste écolo-citoyenne. « On a fait de nombreuses propositions.
Elles sont restes lettres mortes » répond Fabienne Haloui à la tête d’une liste solidaire et écologique. Cette union impossible au premier tour, certains la voient possible au second. Encore faudra-t-il dans cette ville droitière arriver à passer la marche du premier round…
En 2014, Jacques Bompard était réélu dès le premier tour avec 6 879 voix soit un score de 59,82 %. Derrière lui, la liste citoyenne et socialiste, “Aimer ma ville”, conduite par Anne-Marie Hautant qui avait recueilli 15,16 % des suffrages, suivie du candidat UMP, Jean-Philippe Maton-Weismann, qui avait réalisé un score de 12,76 %. Fabienne Haloui, partie sous l’étiquette Front de gauche, avait récolté 8,67 % des voix tandis que Laurent Concetti de la droite nationale et républicaine n’avait obtenu que 3,59 % des voix ne lui permettant pas de siéger dans l’opposition.
Eu.M.
Sorgues : Thierry Lagneau ménage encore un peu le suspense
Sorgues n’est pas un joli port de pêche. Normal, la mer ne va pas jusque-là. Il n’empêche que cette commune à la réputation et à l’image écornées est en plein travail de reconquête d’une notoriété perdue au fil des époques. Forte de ses 18 500 habitants, un chiffre un brin sous-estimé par l’Insee selon le maire Thierry Lagneau, elle est au cœur d’une zone fortement industrialisée et accueille d’ailleurs deux sites Seveso seuil haut sur son territoire. Pour les prochaines municipales, Thierry Lagneau, 56 ans, n’a toujours pas rendu publiques ses intentions.
Comme un secret de Polichinelle, tout indique néanmoins qu’il va se représenter. C’est en tout cas ce qu’il nous avait annoncé dans le portrait que nous lui avions consacré en mai dernier. Mais bon, sait-on jamais…
En place depuis décembre 2010, puisqu’il avait succédé à Alain Milon en cours de mandat, il ne serait évidemment pas le seul à briguer les suffrages des électeurs. Il a pour lui son bilan, la prime au sortant. Par exemple, depuis 30 ans le taux des impôts à Sorgues n’a pas bougé d’un iota. Peut-être un record national. RPR, UMP, LR… il n’a jamais trahi la formation politique dont il se dit néanmoins aujourd’hui « en marge ».
En 2014, Thierry Lagneau avait été réélu au premier tour
Pour l’instant, le plus actif de ses challengers est David Bellucci. À l’image de nombreux candidats partout en France, ce chef d’entreprise de 54 ans revendique l’ouverture : « Je présente une liste sans étiquette politique, sans aucun soutien et sans aucune formation ». Et d’expliquer que sa liste, “Un autre avenir pour Sorgues”, est composée de « Sorguais et de Sorguaises motivés, qui souhaitent œuvrer pour leur ville et qui sont compétents dans les domaines concernés. »
Ancien président de l’AS Bédarrides-Châteauneuf-du-Pape, jusqu’à il y a peu, il pourra probablement s’appuyer sur son réseau rugbystique dans la conquête du fauteuil de maire. Son mot d’ordre : « Régénérer Sorgues car le centre-ville est mort ». Et David Bellucci d’expliquer « qu’il y a de nombreuses associations à Sorgues mais pas d’animations, à part une fois ou deux par an comme avec la patinoire en ce moment. »
La mairie aurait selon lui le projet de « raser » le stade Maurice-Chevalier pour y construire « des maisons ou des immeubles ». Voici qui relève du sacrilège, car c’est sacrifier « l’histoire de la commune ». Sauf qu’officiellement la ville veut « transformer » ce stade dans le cadre d’un projet d’équipement public. À la mairie, on indique que « ça fait partie des évolutions d’une ville ».
Côté Rassemblement national, aucun candidat officiel. Mais le parti de Marine Le Pen soutient la liste “Le futur de Sorgues”, qui sera conduite par Gérard Enderlin, un conseiller municipal d’opposition âgé de 64 ans. L’architecture de son programme repose sur trois piliers : le cadre de vie et la propreté de la ville, les finances, et la sécurité.
Sur ce dernier point, il s’étonne par exemple de la discrétion des policiers municipaux alors qu’il y en aurait plus qu’ailleurs : « La moyenne nationale c’est un policier pour mille habitants, donc à Sorgues qui compte 18 000 habitants il devrait y en avoir 18… or il y en a 28. » Et il souhaite en priorité que Sorgues quitte la communauté de communes Les Sorgues du Comtat pour rejoindre le Grand Avignon ou même le Pays Réuni d’Orange. Jean Pedro, un éducateur sportif, serait également en train de monter une liste.
Pour info, en 2014 Thierry Lagneau avait été réélu au premier tour. Mais c’était en 2014...
Résultats 2014 : Thierry Lagneau, 51,2 % ; Gérard Gérent (FN) 33,8 % ; Vivian Point (PC) 7,75 % ; Vincent Jullien (PS) 7,23 %.
Patrice PALAU
Cavaillon : Quelle place pour LREM ?
Cinq listes sont à ce jour sur la ligne de départ à Cavaillon. Aucun candidat n’avait été jusqu’à présent tête de liste dans la cité cavare. Ils se confrontent donc tous, en leur nom, pour la première fois au vote des électeurs. Même le maire sortant.
En effet, Gérard Daudet occupe le fauteuil depuis juillet 2017, après la réélection de Jean-Claude Bouchet (LR) comme député. Non-cumul des mandats oblige, ce dernier a dû quitter l’hôtel de ville, où il siège désormais en simple conseiller municipal, pour l’Assemblée nationale.
Aussi président de l’agglomération Luberon Monts de Vaucluse, Gérard Daudet a reçu l’investiture des Républicains mi-octobre, et a officialisé sa candidature quinze jours après. S’il est élu, il pourra compter sur Jean-Baptiste Blanc, vice-président du conseil départemental, qu’il devrait choisir comme premier adjoint.
« Une parachutée » pour le Rassemblement national
Côté extrême droite, le Rassemblement national sait jouer ses pions sur l’échiquier politique cavaillonnais, quand il est incarné par Thibaut De La Tocnaye. Mais le conseiller régional a décidé de passer la main, en choisissant comme tête de liste Bénédicte Auzanot, installée dans la commune depuis un an à peine et toujours conseillère municipale à Lauris.
« Une parachutée » selon ses opposants, qui pourrait avoir du mal à rassembler sur son nom. Surtout que le choix divise au sein même du parti. Les conseillers municipaux du Rassemblement national se désolidarisent du choix de leur leader Thibaut de la Tocnaye. Et les militants aussi selon eux.
Une situation qui pourrait faire le jeu de Jean-Pierre Peyrard. L’homme de 69 ans a longtemps siégé dans la majorité des Républicains avant de faire cavalier seul sur le banc de l’opposition. Il a décidé de monter une liste sans étiquette, mais assume avoir rencontré des militants d’extrême droite pour échanger avec eux. Investi dans le milieu associatif, le Cavaillonnais pure souche compte sur son implantation locale pour peser dans la balance en mars prochain.
Cavaillon devra aussi compter pour la première fois aux élections municipales, comme partout dans l’hexagone, sur la présence de La République en marche, incarnée par Benoît Mathieu, 30 ans. Le jeune Cavaillonnais est l’un des premiers à avoir annoncé ses intentions pour mars 2020, investi par le parti dès le mois de juin. Trop tôt selon certains de ses opposants qui confiaient il y a peu que la mayonnaise LREM ne prenait pas à Cavaillon. Le parti de la majorité présidentielle peut-il piquer des électeurs au maire sortant ? Ou des voix de gauche ? Elles ne sont pas si nombreuses dans la cité cavare…
La gauche unie ?
Pourtant, une liste vient justement de se monter, celle d’un collectif de citoyens issus des partis socialistes et communistes, des écologistes et des Insoumis. Pas de tête de liste encore, mais parmi eux, on retrouve Thomas Viens, bien connu à Cavaillon pour avoir notamment investi le mas de la Voguette, afin de protester contre le projet de création d’une zone d’activités, au sud de la ville. Un projet porté et défendu… par Gérard Daudet bien sûr.
Résultats de 2014 : Premier tour : Jean-Claude Bouchet (LR) 41,58 % ; Thibaut de la Tocnaye 35,67 % ; Olivier Florens (gauche réunie) 17,55 % ; Guy Paillet (extrême droite) 5,18 %. Deuxième tour : Jean-Claude Bouchet 50,64 % ; Thibaut de la Tocnaye 36,45 % ; Olivier Florens 12,9 %.
Sophie MOREAU
Apt : l'ombre de Brune Poirson
Dans cette petite sous-préfecture du Vaucluse, lovée en plein cœur du parc naturel du Luberon, les quelque 12 000 habitants attendent patiemment que les listes se déclarent pour les prochaines municipales de mars 2020. Mais à ce jour, si la candidature à sa propre succession de Dominique Santoni, maire sortante d’Apt et vice-présidente du Conseil départemental pour le canton d’Apt, est un secret de Polichinelle, aucun autre candidat ou candidate ne s’est manifesté(e) ouvertement…
Non pas qu’il n’y en ait pas, mais c’est que les tractations vont bon train. Et les rumeurs avec. Des rumeurs qui pour certaines ressemblent plutôt aux prémices d’une campagne électorale locale qui se dessinent…
Car il y a ceux qui ne se quittent plus, ou du moins qui ne se quittaient plus, taillant la bavette sur la place publique, comme Dominique Thevenieau, candidat et tête de liste potentielle, avec Jacques Poirson, père de Brune, la secrétaire d’État à la Transition écologique.
Quelques langues bien pendues diront qu’avec Dominique Thevenieau on ne les voit plus ensemble depuis quelque temps. Peut-être après l’épisode Brune Poirson face à Jean-Jacques Bourdin (dans "Bourdin Direct" sur BFMTV et RMC), émission lors de laquelle Brune Poirson a démenti sa candidature à Avignon mais a laissé en suspens la question du journaliste… concernant Apt.
Alors Apt deviendrait-elle une élection de femmes ? Car au nom de Brune Poirson, il faut aussi rajouter une écologiste de la première heure Marie-Christine Kadler, militante EELV et fer de lance d’une association très active en ce moment qui se veut issue de la démocratie participative, “Soyons Apt”. « Je veux bien partir s’il n’y a personne d’autre… », ne cache pas la conseillère municipale d’opposition, qui sourit lorsqu’elle apprend que la liste de Dominique Thevenieau se dit « Écologiste en plus d’être solidaire et citoyenne ».
Autour de ces personnalités phares, il y a les électrons libres que les potentielles têtes de liste convoitent, tel Christophe Carminati, ancien adjoint aux sports sous la gouvernance de l’ancien maire socialiste Guy Curel (maire de mars 2008 à octobre 2015).
Et lorsque Dominique Thevenieau parle d’une liste très avancée « avec fusion de deux têtes de listes », et dans laquelle « il y a des gens de toutes tendances dont trois issus de LREM (sur 33), des gens de gauche, de droite mais pas d’extrême droite ni d’extrême gauche », on élimine d’office le communiste Henri Giorgetti, mais pourquoi pas Carminati…
À la question de savoir si Brune Poirson interviendra dans la campagne municipale, Dominique Thevenieau répond qu’il « espère son soutien » et « qu’elle est inscrite sur les listes électorales d’Apt ». Côté Rassemblement national, une liste se prépare également mais pas de nom officialisé pour l’instant.
La maire LR sortante pas encore déclarée
Quant au maire LR sortant, l’autre « brune » Dominique Santoni, elle compte se déclarer lorsqu’elle aura bouclé son programme promis aux Aptésiens. « En quatre ans au lieu de six », précise sa fidèle directrice de cabinet Valérie Kanza.
Il est vrai que cette Aptésienne, revenue au pays natal en 2006 et issue d’une longue lignée de figures politiques vauclusiennes, n’a pas été élue en mars 2014 (lors des dernières municipales) mais en novembre 2015, après l’annulation du scrutin par décision de justice du mandat du socialiste Olivier Curel.
Si la carrière politique de l’élue républicaine a largement été influencée par l’héritage que lui a laissé son père Georges Santoni (maire de la ville de 1965 à 1971 et député de Vaucluse de 1958 à 1962 et de 1968 à 1973) et par son grand-père Eugène Baudouin, lui aussi ancien maire d’Apt et conseiller général, Dominique Santoni fait de sa position de femme déterminée un atout, faisant fi de ce que pense la gent masculine.
Les résultats du premier tour des élections municipales en 2014 : Olivier Curel (PS) 43,71/Dominique Santoni (LR) 40,58/M. Acis (Bleu Marine) 15,65 Dominique Santoni est élue maire en octobre 2015. Les résultats du second tour des élections municipales en 2014 : Olivier Curel (PS) 45,88/Dominique Santoni (LR) 45,60/M. Acis (Bleu Marine) 8,50. Dominique Santoni est élue maire en octobre 2015.
Violeta ASSIER-LUKIC
lun.
09
déc.
2019
Le conseil municipal de ce lundi matin s’est ouvert par un long débat autour de la santé et du nombre de médecins. Des échanges musclés sur fond de campagne électorale…
Les conseils se suivent et les sujets se ressemblent. Pour la dernière séance de l’année, sur fond de campagne électorale, les élus sont longuement revenus sur la pénurie de médecins. Un débat qui avait déjà animé le précédent conseil municipal, quant au nombre de généralistes installés sur Orange.
Point d’accord trouvé sur les chiffres et encore moins dans la délibération présentée en ouverture sur la vente de deux biens communaux destinés à la création de cabinets médicaux et paramédicaux. « Dans un contexte de démographie médicale fragilisée, la commune souhaite se saisir de la question de l’accès aux soins de sa population et de l’avenir de l’offre sur son territoire », a indiqué le maire Jacques Bompard.
Ajoutant que les médecins cherchent aujourd’hui à pouvoir exercer de manière regroupée, via des structures de santé mutualisées et pluridisciplinaires. Un pôle de santé a déjà vu le jour il y a une poignée d’années, sur la route de Camaret. Un autre est en projet aux Verrières, dans le même secteur.
Parmi les six élus de l’opposition, tous engagés dans des listes pour les municipales, certains relèveront une forme d’opportunisme dans cette délibération…
Des points de vue divergents chez les élus de l’opposition
« Ce dossier, c’est de la communication comme l’ensemble de ce conseil. Cette demi-prise de conscience est trop tardive », a jugé Christine Badinier, en lice sur la liste écolo-citoyenne “Ma couleur, c’est Orange”. Fabienne Haloui, PC, tête de liste “Décidons Orange”, est allée plus loin en assénant : « Monsieur le maire, vous êtes en train de prendre conscience que vous pouvez perdre les élections en mars prochain car vous avez perdu pied sur ce sujet.
Notre ville va devenir un désert médical, si rien n’est fait », a-t-elle lancé. Tout étant favorable à la vente de deux biens communaux, Fabienne Haloui a estimé que ce dossier ne pouvait être que complémentaire à celui d’un centre de santé. Accusée par le maire de vouloir « socialiser la santé », elle s’en est défendue.
« Lorsque les initiatives libérales font défaut, l’initiative publique est indispensable. Vous vous opposez, majorité comme opposition, au projet que nous portons par idéologie au mépris de l’urgence sanitaire ». Sa colistière socialiste rappellera d’ailleurs que des aides, autant à l’investissement qu’au fonctionnement, peuvent être mobilisées pour un centre de santé.
Un projet auquel ne croit pas Gilles Laroyenne, candidat sur la liste “Le printemps pour Orange”. En rappelant les principes fondateurs de la Sécurité sociale, il estime qu’il est bon « de laisser aux organismes dédiés à la santé, notamment l’ARS (agence régionale de santé), le soin d’organiser la santé sur le territoire. Ils sont administrativement compétents pour cela et ils gèrent les ressources des cotisants, déjà assez sollicités sur ce chapitre ». Anne-Marie Hautant estime quant à elle qu’un travail de coordination doit être intensifié avec le centre hospitalier.
« La solution est libérale mais pas dictatoriale »
Point par point, Jacques Bompard, le maire d’Orange, a répondu, d’abord en précisant que « cette pénurie des médecins est organisée par l’État pour réduire soi-disant le déficit de la Sécurité sociale. Si bien qu’aujourd’hui, on compense par de la médecine internationale.
La solution ? Ce n’est pas une médecine socialisée avec le centre de santé. La solution est libérale mais pas dictatoriale », a avancé Jacques Bompard, estimant que « le salariat décourage les médecins de s’installer et les aides de l’ARS dévolues au démarrage sont temporaires ».
Concernant le centre hospitalier, « oui, je préside le conseil de surveillance mais ce n’est pas une surveillance d’autorité. Mais je suis très engagé pour soutenir cette structure », a glissé le maire avant de revenir sur la bataille des chiffres. « La commune compte 52 docteurs en activité, il y a donc un médecin généraliste pour 575 habitants et Orange compte 23 médecins de ville ».
Le débat était clos lorsque Yannick Cuer, colistière “Orange avenir”, a fait remarquer que le projet de création de cabinets médicaux « n’était qu’un transfert d’activités ». Et alors que le maire lançait, quarante minutes après l’examen de la première délibération, la deuxième, Fabienne Haloui est revenue à la charge pour demander la publication des noms de tous les médecins généralistes à Orange. Le maire a alors suspendu la séance pour faire revenir le calme…
Deux projets de création de cabinets médicaux et paramédicaux
La municipalité a été sollicitée par deux professionnels de santé. Un médecin-généraliste souhaite acquérir l’immeuble communal du 274, avenue de l’Arc de triomphe, afin de développer une structure de santé mutualisée destinée à accueillir trois cabinets de médecins généralistes.
Au 18, avenue Henri-Fabre, un kinésithérapeute souhaite acquérir cet immeuble communal pour installer un cabinet de kinésithérapie pour quatre praticiens, associé à un cabinet d’orthophonie (et aménager sa résidence principale sur le même site à l’étage). Le service France Domaine sera sollicité afin d’évaluer la valeur des biens. Une nouvelle délibération précisera les conditions de la vente et le prix.
54 600 € pour les fouilles archéologiques du Lampourdier
Depuis 2009, des programmes de recherches archéologiques sont mis en place sur le site de la colline du Lampourdier, actuellement propriété des carrières Lafarge. Les traces d’un grand camp militaire romain ont d’abord été identifiées. Les programmes suivants ont ensuite permis de mettre à jour des milliers d’objets antiques.
« Les recherches ont révélé de nombreux travaux militaires romains d’aménagement du terrain, en particulier les emplacements de quatre camps romains », a expliqué Jacques Bompard, à la lecture de la délibération. Pour poursuivre les investigations en partenariat avec les services de l’État et l’association 2ASM, en charge des recherches, la commune a fait voter la subvention de 54 600 € à l’association.
« Jusqu’à maintenant, l’État portait ces recherches, mais maintenant, l’association est en panne de subvention et nous appelle au secours. Si on nous avait sollicité avant, on l’aurait fait avant », a glissé Jacques Bompard.
De leur côté, les élus d’opposition ont profité de cette délibération pour revenir sur le projet de musée. « J’ai retrouvé votre document de campagne de 2014 où vous promettiez la réalisation d’un musée. Mais, il n’y a rien. Ni le bassin de rétention, ni le musée que vous vouliez installer sur le terrain de Fourchesvieilles. On ne voit rien venir », a avancé Fabienne Haloui, rejointe par Christine Badinier, qui trouve également qu’il « manque un musée pour exposer les découvertes », et par Régine Pellegrin, qui regrette « qu’il n’y ait pas de structures à la hauteur du patrimoine orangeois ».
Jacques Bompard leur a répondu que le musée et le bassin de rétention « allaient se faire ». « L’État devrait financer à hauteur de 40 %. Le site de Fourchesvieilles permettra de faire voir le cimetière romain, nous y travaillons avec les Monuments historiques », a-t-il précisé.
Le panneau de l’espace Verdi bientôt enlevé
La délibération portant sur le bilan de concertation du projet de révision du règlement local de publicité a donné l’occasion à Gilles Laroyenne de demander à ce que soit retiré des grilles de l’esplanade Verdi « votre panneau. Vous pourriez également enlever votre panneau lumineux qui ne sert à rien accroché au Palais des princes ».
Yannick Cuer s’est montrée dubitative sur le niveau de concertation : « A la première réunion, il y avait 5 personnes, à la seconde, 15. Pour moi, la concertation n’a pas eu lieu. Je reste sur ma faim ».
À l’issue des six mois de procédure, une enquête publique sera lancée. Et dès que le document sera approuvé, un délai de six ans sera accordé pour une mise en conformité. Le maire a précisé qu’il avait l’intention d’enlever ce fameux panneau, rappelant qu’il avait toujours été opposé à cet espace Claudius.
« Je l’ai sur le cœur, d’autant qu’on nous a refusé l’espace aquatique parce que soi-disant il ne s’intégrait pas dans le site… Oui, on va retirer ce panneau, d’autant que les volets en bois vont être enlevés et qu’on sera sollicité pour donner notre avis. Et pour les réunions publiques, les gens viennent ou pas, on ne va pas aller les faire chercher par l’armée, quand même ! ».
Majorité vs opposition : un combat de mots…
Les conseils municipaux orangeois sont connus pour être animés. Et si celui-ci n’était pas particulièrement plus tendu qu’un autre, quelques délibérations ont mis le feu aux poudres entre la majorité et l’opposition. À la suite d’un article écrit par l’élue aux affaires scolaires, Marcelle Arsac, dans le bulletin municipal, l’élue d’opposition, Fabienne Haloui, a déposé plainte pour diffamation.
L’article portait sur la pétition lancée par l’élue communiste pour la mise en place d’un repas de substitution sans viande. Le maire, directeur de la publication, et Marcelle Arsac ont demandé la protection fonctionnelle au conseil. La commune prendra donc en charge les frais d’avocats.
« J’ai été diffamée et salie par cet article et moi, je n’ai pas l’habitude de régler mes différends politiques sur le compte du contribuable », a-t-elle lancé.
Première pique, poussant Gilles Laroyenne à revenir sur les réflexions sexistes entendues au conseil. « Notre assemblée est beaucoup plus appropriée pour parler des porcs, non pas dans nos assiettes, mais de ceux qui harcèlent les femmes. » « Mais ça n’a rien à voir… », a rétorqué l’élue Danièle Garnavaux, reprise de volée par Fabienne Haloui : « Vous avez vu comment s’est comporté le fils du maire avec moi ? Ses réflexions sur mon physique, ça ne vous choque pas ? »
Plus tard, c’est entre Christine Badinier et Marie-Thérèse Galmard que le ton est monté concernant la subvention donnée au CCAS. L’élue aux affaires sociales, et vice-présidente du CCAS, n’a pas trouvé pertinente l’intervention de l’élue d’opposition. « Vous ne comprenez rien, vous avez un cerveau qui ne marche pas… » L’élue d’opposition attendra la délibération suivante pour répondre : « Votre convention au service de médecine préventive est très bien, mais est-ce qu’on sera protégé face au harcèlement et aux abus de pouvoir ? »
Ambiance.