jeu.
18
nov.
2010
Depuis le 7 novembre, 115 demandeurs d'asile occupent un immeuble situé dans le centre-ville de Nice. Alors que le collectif PRE-OCCUPANTS organisait une manifestation de soutien aux sans papiers, les «identitaires» niçois, groupe nazillon qui revendique le leadership de l’extrême extrême droite dans la ville et qui s’est honteusement approprié le nom de « Nissa Rebella », a encore fait parler tristement de lui.
Le statut de réfugié, auquel aspirent ces personnes, est accordé pour « risque de persécution en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques (Convention de Genève) ou en raison de son action en faveur de la liberté (Constitution de 1946) ; ou si vous avez été reconnu réfugié par le Haut Commissariat des Nations Unies, ou enfin si vous encourez dans votre pays d’origine l’une des menaces suivantes : la peine de mort, la torture ou des peines ou traitements inhumains ou dégradants en raison d’une violence généralisée résultant d’une situation de conflit armé interne ou international ».Autrement dit, ces familles sont là parce qu’elles n’ont d’autres choix !
Au lieu de les accueillir conformément aux conventions internationales, elles sont stigmatisées, et pas du seul fait de l’extrême droite. Ainsi Eric Ciotti, Président du Conseil Général ose dire qu'elles ont avant tout des « devoirs » et demande « aux autorités de prendre les dispositions nécessaires afin que cette occupation illégale cesse immédiatement ». Or, l’Etat est lui-même dans l’illégalité. Et conformément aux décisions du tribunal administratif, elles devraient être relogées. Dès lors il n’est plus d’autre choix que de réquisitionner des immeubles vacants.
Région Provence, fédération provençale du Partit Occitan apporte tout sont soutien au collectif PRE-OCCUPANTS et aux familles présentes dans cet immeuble.
Nous déplorons l’attitude du CHU, propriétaire de l’immeuble qui, tournant le dos à la tradition hospitalière d’asile et d’accueil des nécessiteux, a porté plainte.
Nous dénonçons les actes et déclarations des Ciotti, Estrosi et du préfet Francis Lamy qui n’en finissent plus de courir après l’extrême droite.
Nous combattons avec détermination la démarche identitaire qui est à l’opposé du régionalisme solidaire et ouvert sur les réalités européenne et méditerranéenne que nous prônons.
Notre belle et rebelle langue occitane s’inscrit dans un contexte d’échanges internationaux. Issue du roman, lui-même héritier du latin, soeur de toutes les autres langues romanes, notre langue s’est nourrie depuis mille ans de l’apport de toutes les civilisations qu’elle a vu passer sur son sol et notamment l’arabo musulmane qui portait notamment celles du Nord de l’Afrique
Nous sommes fiers de cet héritage qui témoigne que les langues et les cultures se créent dans l’échange et se construisent, avec tous les habitants du territoire, au fil des générations. Il est une main tendue à l’autre, un engagement vers l’avenir, un refus du repli sur soi et de toute identité fermée et renfermée.
« Niça rebèla » est à l’origine une chanson. C’est une parodie de « l’hymne Niçois Nissa la bella », c’est « un cri d’amour et de révolte, un cri face à la bêtise, l’intolérance, le racisme, l’humiliation, un cri de la culture occitane et par là même des autres cultures dominées ». Extrait de Ratapinhata nòva (1) n° 1, février 1976.
Rien à voir de près ou de loin avec une quelconque extrême droite nazillone.
lun.
18
oct.
2010
En réaction à la mise en examen le 27 septembre 2010 de Ryanair par la juge d’instruction du tribunal d’Aix en Provence, le PDG de la compagnie aérienne low-cost M. Michael O’lleary, a annoncé la fermeture de la base Ryanair installée à Marseille et la suppression de 13 lignes sur les 23 qu’elle gère depuis la cité phocéenne. Il mettrait ainsi à exécution ses menaces de départ si la procédure judicaire n’était pas levée.
Une contradiction du droit français et européen serait à l’origine du conflit entre syndicat et employeur. Un décret de 2006 stipule, en effet, que les personnels navigants des compagnies étrangères installées en France sont soumis au droit français. A l’inverse, selon le droit européen, les travailleurs mobiles des transports dépendent de la législation du pays où les avions sont immatriculés. Pourtant la compagnie Easy Jet a été reconnue coupable de travail dissimulé en France pour avoir employé 170 salariés avec un contrat de travail britannique à l'aéroport d'Orly. La compagnie avait alors été condamnée en avril dernier par le tribunal correctionnel de Créteil à payer notamment 1,4 million d'euros à Pôle Emploi.
Cette annonce brutale de RyanAir que le Partit Occitan condamne sans réserve aurait des conséquences économiques et sociales importantes. Le Président de l’aéroport marseillais, M. Jean-François Bigay, a estimé la baisse de la fréquentation à 50 000 passagers dés février 2011. Le départ des 120 salariés directs de Ryanair vers d’autres bases européennes, menace pas moins de 700 à 800 emplois du tissu économique provençal. Les retombées économiques de l’activité de Ryanair estimées à 550 000 millions d’Euros par la Chambre de Commerce et d’Industrie seront réduites dés 2011.
Il est des plus scandaleux qu’une entreprise arrête son activité économique alors qu’elle bénéficie de nombreuses aides publiques, en particulier celle des collectivités locales. En 2008, selon les cours régionales des comptes, Ryanair aurait perçu à travers tout l’Hexagone 35 millions d’Euros.
Pour l’ouverture de son activité en 2006-2007 à Marseille, Ryanair aurait perçu 2,7 millions d’Euros d’aides publiques. Parallèlement le Conseil Général des Bouches-du Rhône dépensait, à lui seul, la somme de 7,6 millions d’Euros pour la création de l’aérogare MP2 conçue essentiellement pour les compagnies low-cost. Ryanair en est le premier exploitant !
Une entreprise ne peut sans impunité menacer la justice et faire un chantage financier aux collectivités en conditionnant le maintien de son activité à une décision judiciaire ou à l’augmentation substantielle des aides publiques et déserter du jour au lendemain le territoire qu’elle exploitait.
Pour le Partit Occitan, l’Europe a sa part de responsabilité dans le départ de Ryanair. La réglementation de l’UE permet à une entreprise dont le siège est en Irlande de faire appliquer le droit irlandais à ses salariés alors que l’activité économique se trouve sur le sol hexagonal.
Plutôt que de se plier aux règles sociales que la compagnie estime en sa défaveur elle préfère s’en aller et s’installer sur des territoires où le droit du travail lui est plus profitable.
L’Europe encourage la concurrence entre les Etats. Le Partit Occitan soucieux de l’égalité entre les territoires et qui prône la solidarité entre les Peuples et les Etats réclame à Bruxelles une harmonisation du droit européen en matière sociale.
Le Partit Occitan invite les collectivités à ne pas céder au chantage de Ryanair et à trouver des alternatives durables au transport aérien en particulier pour les vols court courrier dont les retombées économiques essentiellement liées au tourisme sont, on le voit aujourd’hui avec Ryanair à Marseille, extrêmement précaires.
L’empreinte écologique de l’aviation qui représente en Europe pas loin de 12% de l’impact total de l’activité humaine sur le climat doit être réduite par la mise en place d’un réseau ferré à grande vitesse efficace.
Pour ce qui concerne la ville de Marseille et la Provence, il est impératif de créer un axe ferroviaire « occitan » qui irait de Bordeaux à Nice et passerait par Toulouse et Montpellier. Au niveau européen, la priorité, dans une logique de développement de l’arc latin, devrait être donnée à la création d’une liaison rapide Barcelone-Marseille jusqu’alors inexistante.
Pour le bureau du POc – Provence
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(*) Voilà où l’argent public doit être, dans une démarche durable porteuse d’emploi et d’avenir, investi. Poursuivre des chimères « low cost » s’est vraiment être pris pour des courges, des coucourdes par des investisseurs sans scrupule, des maîtres chanteurs intéressés par des profits maximums à court terme au détriment de la logique économique des projets dont ils prétendent être porteurs.
dim.
03
oct.
2010
A l’appel des associations Mazaugues Passion et Environnement Méditerranéen, une soixantaine de personnes se sont réunies mardi 30 novembre devant la Préfecture du Var pour préserver le massif de la Sainte Baume de la menace de deux projets de grande envergure (une décharge et une carrière) portés par les entreprises VEOLIA et Audemard . Le Partit Occitan y était aux cotés d’Europe Ecologie - Les VERTS.
Alors que toutes les études géologiques prouvent que le lieu, du fait de la porosité de ses sols, n’est pas adapté, les deux projets sont en cours de validation par la Préfecture. Si les sols venaient à être pollués, le Var connaîtrait une catastrophe écologique et sanitaire dramatique.
La Sainte Baume, espace naturel et culturel remarquable bientôt classé en Parc Naturel Régional, est une réserve en eau pour des centaines de milliers d’habitants, des communes du Massif (Mazaugues, Tourves, Nans, etc.), de Toulon et son agglomération à partir du lac de Carcès.
Ces deux projets sont un déni de démocratie. L’ensemble des communes concernées se sont positionnées contre l’arrivée de VEOLIA et Audemard. Mais en France les décisions ne sont pas prises par les élus et les populations, mais sont concentrées dans les mains du Préfet! Dans une réelle Démocratie, les décisions, de créer une décharge ou une carrière, seraient du ressort des citoyens et des élus concernés. Pas le fait de fonctionnaires interchangeables nommés par Paris.
C’est ce type de dysfonctionnement qui pousse les citoyens au rapport de force, à la protestation, parfois à la violence. Parce que le Partit Occitan est favorable à la négociation, parce que la régionalisation qu’il prône doit, par un refus des lobbys et une large prise en compte des contre pouvoirs citoyens, assurer la transparence et la démocratie des décisions, nous demandons que tout ce qui touche aux territoires soit géré par les représentants des territoires.
Le Partit Occitan s’oppose à ce que les intérêts économiques et la gestion à cours terme prédominent sur la qualité de vie, la biodiversité, la santé.
Plutôt que d’imposer des décharges cachées dans « l’arrière pays », le POc souhaite une gestion régionale transparente des déchets avec l’application des trois R : Réduire les déchets, Réutiliser les déchets, Recycler les déchets.
Pour le bureau,
Pèire Costa
Secrétaire Régional
lun.
12
juil.
2010
Avec sa réforme des collectivités locales, l’Etat entend dépiécer les Régions : suppression de la clause générale de compétencegénérale qui permet d'intervenir dans tous les domaines, remise en cause de la libre administration, perte de l’autonomie fiscale, gel des dotations de l’Etat, etc... Mais les Régions, Provence en tête, ont décidé de ne pas se laisser faire et de contre-attaquer C’est le sens de la résolution adoptée par Le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur en Assemblée Plénière, le 28 juin, { Marseille.
La Région rejette en bloc le projet de réforme territoriale. Le Président, Michel Vauzelle, allant jusqu’{ le qualifier, dans l’hémicycle, de « loi régressive », « de retour à l’Etat colonial ».
Le Conseil Régional, fort du soutien des 18 élus du Groupe "Europe-Ecologie - Les Verts - Partit Occitan", prenant acte du changement de contexte institutionnel et financier et de ses conséquences pour la région ainsi que du gel des crédits décidés par l’Etat dont l’impact est estimé { plus de 66M€ sur les trois prochaines années et près de 170M€ sur cinq ans, a décidé d’envoyer un signal fort à l’Etat : geler à son tour « les financements de 66M€ de projets portés par l’Etat à due proportion des gels de crédits de l’Etat ».
Hors du cadre du Contrat Etat-Région, la Région « n’apportera plus de cofinancements aux projets relevant de la maîtrise d’ouvrage de l’Etat et de ses établissements », cela afin de « garantir les engagements sur les projets de solidarité et de proximité ». Grâce à cette affirmation du Conseil régional, plusieurs projets de l’Etat en Provence, contraires au développement durable, devraient être abandonnés. Le percement d’un deuxième tunnel à Tende dans les Alpes-Maritimes, par exemple, que le Conseil Régional devait cofinancer, fait partie des projets aujourd’hui, très heureusement, remis en question.
Même si l’on se doit de saluer la « rébellion » de la Région face { l’Etat centralisateur, il est regrettable de noter, une fois de plus, les limites de la démarche.Et notamment la frilosité du Président qui a tenu { rappeler qu’il n’était en rien « pour une République Fédérale », qu’il restait « attaché à une France Une et Indivisible » et que l’histoire de la France n’était pas celle de l’Espagne ou de l’Allemagne.
Pourtant pour ressourcer la République nous devons construire, au quotidien, un vrai pouvoir politique régional, participatif et citoyen.Une Provence forte socialement, économiquement, culturellement permettra de mieux rééquilibrer l'Europe au Sud. C'est tout le sens la démarche occitane de l'Arc latin et de la solidarité Euro-Méditerannéenne!
Si nous voulons, comme l'a pourtant rappelé M. Vauzelle, que la Région "mette en oeuvre des politiques publiques adaptées aux spécificités du territoire et aux besoins de ses habitants", autrement dit des politiques différenciées pour répondre aux besoins régionaux nous aurons aussi besoin d'outils spécifiques pour mener à bien ces politiques adaptées à des territoires particuliers.
C’est le principe de base du fédéralisme différencié. Toute le contraire en somme du centralisme jacobin et d’une France « Une et indivisible ».