DEMANTÈLEMENT…

Que restera-t-il des 3 mandats de Michel Vauzelle en tant que Président d’une Région dont il n’aura pas su, sans doute par manque de courage politique et/ou par absence de majorité, restituer le vrai nom de Provence. Je n’ai ni vocation, ni prétention de répondre à cette question.

Ce court papier aura donc comme simple ambition de mettre en valeur les différences entre une gestion forcément de gauche, écologiste et, du moins dans le dernier mandat, régionaliste et les choix libéraux de la politique menée par le Président d’une Région dont il a dénaturé le nom. Nous ne serons jamais Sudistes.

Ainsi s’il est un domaine où le libéralisme d’un Muselier qui entend faire payer le consommateur en faisant quasi fi des critères sociaux et/ou environnementaux, c’est celui des transports régionaux et de leur politique tarifaire.

Alors qu’avait été mis en place, -et il faut souligner sur ce point l’engagement du Vice-Président Jean- Yves Petit comme le soutien du groupe EELV-POC-, une carte Zou qui entendait non seulement prendre en compte les difficultés des plus modestes mais aussi donner, tout particulièrement aux jeunes, le goût des transports en commun et donc, pour respecter la compétence régionale, celle du fer on assiste à contrario sous la houlette du Président Muselier à une casse sans précédent d’un accès facilité à un mode de transport économique, écologique en un mot durable : le train dans sa version régionale le TER.

Voici ce que proposait en Mars 2022 la Région « Provence-Alpes-Côte d’Azur »

• Supprimer la carte ZOU 50/75% de réduction.
• Remplacer les 10 voyages sur 4 mois à 75% de réduction par 10 voyages sur 1 an à 30% de réduction.
• N’accorder le 50% de réduction qu’aux familles à quotient familiale inférieur à 710 (pour rappel le quotient familial est une mesure de ressources mensuelles qui tient compte à la fois des revenus professionnels et/ou de remplacement (indemnités, par exemple) ainsi que des prestations familiales mensuelles).
• Accorder 90% de réduction aux familles à quotient familial inférieur à 500.
• Fixer le prix minimum du billet à 2,10€ (il était alors pour les trajets les plus courts en TER à 1,40€), autrement dit un démantèlement dans les canons de la politique libérale qui ne tient ni compte des impératifs de mobilité alternative, ni de la hausse vertigineuse du coût des déplacements individuels en automobile et encore de « l’engagement », certes beaucoup plus incantatoire que financier, du Président Macron, qu’il a pourtant récemment rejoint, en faveur de RER métropolitain.

Quand on rajoute à cela la suppression du Plan Etat Région de la réouverture aux voyageurs de la ligne Aix-Rognac qui irrigue la zone des Milles et ses 25 000 emplois, ainsi que le refus d’électrifier au moins dans sa partie métropolitaine la ligne des Alpes, on mesure l’ampleur d’un véritable carnage qui condamne notre légitime ambition de disposer d’un véritable réseau ferré régional digne de ce nom !

Certes sous la pression associative, et notamment celle de la FNAUT ou NOSTER PACA qui a soutenu diverses pétitions, la région a fait quelques propositions alternatives que vous retrouverez sur le site de la Région « Sud - Nouveaux tarifs 2023 » (les guillemets sont très importants) mais l’objectif tarifaire reste clair : Suppression de la carte Zou et facturation du cout réel d’un service en dehors de toute considération sociale ou environnementale.

Hervé GUERRERA