Le nez penché sur leur copie, samedi 25 janvier, il était temps pour les amoureux de la langue de Mistral de plancher sur la traditionnelle dictée occitane. Dans la salle polyvalente du lycée de l’Arc, c’est évidemment en provençal que la dictée a suivi son cours, alors qu’elle était jouée en même temps, dans les différentes langues régionales, dans 45 autres villes.
Organisé par l’association Ben Lèu et par l’IEO (institut d’études occitanes), une trentaine de participants se sont prêtés au jeu pour tenter de faire le moins de fautes possible et repartir avec l’un des lots à la clé. « Les textes ont été choisis dans “Les Nouvelles de Provence” », précise Matthieu Poitavin, qui a corrigé les dictées avec ses collègues du jour, Nathalie Serdos, Chantal Fournillier et Béatrice Briole.
Le concours a été divisé en quatre catégories : enfants, collégiens, lycéens-étudiants et adultes. Il faut dire qu’à Orange, il y a un beau maillage permettant d’apprendre le provençal, dès le plus jeune âge, et de le poursuivre à l’adolescence.
« La France est le seul pays en Europe qui ne reconnaît pas ses langues régionales »
La Calandreta, le collège Barbara-Hendricks et le lycée de l’Arc proposent un circuit afin de conserver cet héritage régional. « La France est le seul pays en Europe qui ne reconnaît pas ses langues régionales comme étant des langues, explique Bernard Vaton, président de l’association Ben Lèu.
Donc comme le provençal est exclu de la vie publique, il ne se transmet plus que dans la vie privée. » Un constat qui inquiète, puisque, comme la plupart des langues régionales, il serait voué à disparaître. « Aujourd’hui dans le monde, il y a 7 000 langues. Chaque mois, trois disparaissent, poursuit Bernard Vaton. Il faudrait que la France reconnaisse la charte européenne des langues régionales et minoritaires. »
Dans la salle polyvalente, ce samedi-là, aucune inquiétude sur le front des participants. Ils étaient là pour pratiquer la langue pour le plaisir, penchés et concentrés sur leur feuille pour écrire, soit en graphie classique, soit en graphie mistralienne, le texte lu.
Au final, chez les adultes, Yvonnic Amprimo remporte le premier prix grâce à sa dictée sans faute. Il est suivi par Jennifer Malet et Audrey Dumas. Nael Garnier s’impose chez les écoliers, Lola Sauvet chez les collégiens et Hugo Espaze dans la catégorie des lycéens-étudiants.