Bernard Vaton, président de la fédération provençale des Calandretas, les écoles primaires bilingues français-provençal, ne partage pas la colère du Collectif Prouvènço.
Pour lui, « le collectif se trompe de combat ». « Dans la langue occitane, il y a tout un tas de dialectes dont le provençal. C’est pour ça qu’on utilise ce terme et même Frédéric Mistral le reconnaît, explique-t-il. Ce qu’il faut dire au ministre de l’Éducation nationale, c’est qu’il ne faut pas plus affaiblir cet héritage patrimonial.
Or avec les réformes successives, au collège et maintenant au lycée, on enlève les moyens pour continuer d’enseigner le provençal. »
Une situation qui inquiète profondément cet amoureux de la langue de Mistral. « Quand on me demande quel intérêt a-t-on à apprendre le provençal, la vraie question c’est quel est l’intérêt d’apprendre une langue ? Ça permet de développer son esprit et ça évite de se couper de son territoire. »
Pour Bernard Vaton, réduire le provençal revient à « appauvrir le français » et aimerait voir une généralisation de l’enseignement du provençal dès les petites classes. « Il faut remettre des moyens mais intégrer aussi dans la formation des professeurs un enseignement de la langue et de l’histoire de la région.
Le provençal doit aussi être normalisé dans l’espace public. Aujourd’hui, on ne peut pas parler provençal dans les établissements publics, ce n’est pas normal. Mais c’est un concept très français. C’est d’ailleurs le seul pays de l’Union européenne à ne pas avoir ratifié la charte des langues et des cultures régionales… Le vrai combat est là. Pas dans une question de dénomination. »