Nous ne verrons plus notre ami avec son drapeau occitan dans les manifestations auxquelles il participait. La maladie a fini par l’emporter après deux années de lutte. Un grand vide va succéder à cet homme de qualité, ouvert aux questions sociales, culturelles et écologiques. Un homme complet qui savait écouter, convaincre et qui savait dire non aux injustices de l’histoire et de notre société.
Pour lui, la question occitane, celle de tous les pays d’Oc, reposait sur une exigence de reconnaissance démocratique difficile à trouver dans le contexte centraliste des politiques successives imposées par l’Etat. Il était pour une identité ouverte, plurielle, à l’opposé des rhétoriques politiciennes ethno-centrées, la langue en était le socle et le lien social, à l’opposé du repli et de l’exclusion. Mais aussi autonomie de la personne, droits des femmes, des territoires et des peuples. Anticolonialiste convaincu, il affirmait avec nous ses exigences de solidarité avec les peuples en lutte : Catalans, Grecs, Amazigh-Berbères et beaucoup d’autres…
Robert est une leçon de vie, quotidienne et diverse. Il sut traduire concrètement cet esprit de libéralité qu’exprime la larguesa occitane comme il sut traduire en actes quotidiens le slogan « Governem-nos ! », un credo toujours suivi de propositions démocratiques. Maître de chai, il sut travailler la vigne, faire ce vin du terroir Bandol qui entoure sa maison, enraciner l’esprit du Viure ensems auprès des siens et voisins. Il fut un partisan des solutions de proximité à l’opposé des réponses technocratiques sur les questions de déplacements et de transports. C’est aussi sur ce terrain qu’Il participa au projet du PNR de la Sainte-Baume et donna toujours librement son jugement.
De cenqu’ai dich, de cenqu’ai fach, ai pas vergonha (de ce que j’ai dit et fait, je n’ai pas honte) chantait notre ami niçois Mauris.
C’est sans doute cette parole libre que nous voulons retenir de lui. Pour mieux respecter sa pensée, sa vie et poursuivre son chemin.
Adieu nòstre amic, adieu l’òme