Gilles Laroyenne, conseiller d’opposition LR, continue son cycle de conférences. Ce jeudi soir, au Bistrot Marius, il a invité la trentaine de personnes du public à s’intéresser aux enjeux liés à l’agriculture.
« Quoique disent les chiffres, la commune d’Orange est rurale et tout l’enjeu que nous rencontrons aujourd’hui est d’arriver à préserver les terres agricoles, car nous en aurons cruellement besoin dans quelques années », lance Gilles Laroyenne dans la présentation de son exposé. C’est devant une trentaine de personnes, au Bistrot Marius, que l’élu d’opposition LR a tenu une conférence sur les défis de l’agriculture. Réchauffement climatique, problèmes d’irrigation (lire par ailleurs) et disparition des terres agricoles ont été évoqués avant de parler plus spécifiquement des problématiques rencontrées dans la cité des princes.
La difficulté de trouver des terres à louer
« Pour préparer cette conférence, je suis allé voir deux jeunes agriculteurs orangeois et malgré les difficultés qu’ils rencontrent, ils ont témoigné d’un réel dynamisme et de beaucoup d’envie », précise-t-il, vite rejoint par Henri Chevalier, représentant des anciens agriculteurs orangeois. Dans les difficultés traversées par les agriculteurs de la commune, la concurrence avec l’Espagne arrive en tête des problèmes. Les agriculteurs espagnols proposant des prix plus bas que ceux pratiqués en France. « Il y a aussi les problèmes de revenus. Il n’est pas étonnant de voir aujourd’hui des agriculteurs à la retraite vendre leurs terres pour que ces terrains deviennent constructibles. On perd des terres agricoles mais le niveau de vie des agriculteurs est beaucoup trop bas », glisse Henri Chevalier, qui évoque également la difficulté actuelle de louer des terres pour les jeunes qui veulent s’installer.
« Les propriétaires ne sont pas toujours enclins à louer car ils ne veulent pas perdre la maîtrise de leur bien, veulent vendre ou sont menacés d’expropriation pour un nouveau projet. Actuellement, la Safer (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) commence à louer des terrains. On n’en est qu’au début, il faut s’organiser mais ça pourrait aider les jeunes », poursuit Henri Chevalier.
Bénédicte Martin, conseillère régionale LR, connaît bien ces problématiques. « Aujourd’hui, nous sommes obligés de mener une politique globale. Il faut articuler l’urbanisme et les zones agricoles. » Sur Orange, 4 000 hectares de terres sont agricoles, notamment à l’ouest de la commune. « Nous sommes dans une situation extraordinaire où nous avons des terres, de l’eau et du soleil, continue Gilles Laroyenne. Il faut préserver tout cela et arrêter d’utiliser certains terrains pour des projets qui vont détruire des écosystèmes. » Montrant le projet de carrière non loin de la chapelle Gabet, une nouvelle fois du doigt…
La prochaine conférence aura lieu le mois prochain, au Bistrot Marius et concernera la transition agricole.
LE DÉFI DE L’IRRIGATION
Gilles Laroyenne avait convié André Bernard, président de la chambre d’agriculture de Vaucluse, pour parler du grand projet d’irrigation par prélèvement dans le Rhône. Une invitation que le président de la chambre d’agriculture de Vaucluse n’a pas pu honorer.
C’est Bénédicte Martin, conseillère régionale LR, qui a tenté de résumer le projet. « Pour le moment, nous sommes en phase d’étude. Deux possibilités s’offrent à nous. Soit l’on prélève uniquement dans le Rhône, à hauteur de 1 % d’eau contenue dans le fleuve par an. Soit on prélève dans le Rhône et la Durance, détaille-t-elle. Cela ne permettra pas de changer de cultures mais bien de maintenir celles existantes. C’est un enjeu majeur pour l’agriculture dans le département. Si l’on ne règle pas la problématique, on va finir par désertifier tout un territoire. »
Le montant d’un tel projet a été estimé par André Bernard à 220 millions d'euros sur 20 ans. L’Europe devrait subventionner en partie le projet.
LA PLACE DES CONSOMMATEURS
Au moment des questions dans le public, Anne-Marie Hautant, élue d’opposition au conseil municipal, a tenu à souligner le rôle du consommateur dans ce changement. « C’est lui qui dit la messe. Il y a un vrai travail d’éducation à faire, aussi bien auprès des enfants que des adultes pour adapter le mode de consommation aux défis actuels. »
Un constat approuvé par Bénédicte Martin, conseillère régionale LR, qui a souligné qu’un « enjeu agroalimentaire existe également ».
REPÈRES
La place des consommateurs
Au moment des questions dans le public, Anne-Marie Hautant, élue d’opposition au conseil municipal a tenu à souligner le rôle des consommateurs dans ce changement. « C’est lui qui dit la messe. Il y a un vrai travail d’éducation à faire, aussi bien auprès des enfants que des adultes pour adapter le mode de consommation aux défis actuels », a glissé Anne-Marie Hautant. Un constat approuvé par Bénédicte Martin, conseillère régionale LR, qui a souligné qu’un « enjeu agroalimentaire existe également ».