La communauté de communes du Pays réuni d’Orange s’est réunie, hier, en conseil communautaire. Où il aura été question du nouveau traitement des 150 000 tonnes d’ordures ménagères avec la fermeture du centre d’enfouissement Delta Déchets fin mars.
Avec la fermeture à la fin du mois de mars du centre de traitement Delta déchets à Orange, la CCPRO (communauté de communes du pays réuni d’Orange) a dû trouver des solutions de repli. C’est à Vedène au centre d’incinération que les quelque 15 000 tonnes annuelles d’ordures ménagères seront désormais traitées.
Hier après-midi, les élus réunis en séance communautaire présidée par Jacques Bompard, le nouveau président, ont adopté la délibération. Le montant du marché passé sur 57 mois s’élève à 9,5 millions d’euros soit environ 2M€ par an. Et si pour l’heure, le coût de traitement de la tonne va augmenter de 20 euros, cette solution devrait s’avérer moins onéreuse à long terme.
« Compte tenu de l’évolution de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) sur l’enfouissement qui en 2024 atteindra les 65 euros, la solution de l’incinération sera la plus avantageuse car elle restera stable sur les années à venir » précise Rémy Canuti, directeur général des services à la CCPRO. Il a d’ailleurs bien espoir qu’avec la mise en place des points d’apports volontaires depuis la fin de l’année dernière et l’extension des consignes de tri sélectif, le tonnage des ordures ménagères baisse dans les prochains mois.
Après huit semaines mise en service, le bilan est plutôt « satisfaisant ». D’ailleurs, pour faciliter la gestion des points les plus sensibles, ceux qui se remplissent rapidement, 200 sondes seront installées. Elles permettront d’alerter en temps réel le chauffeur du camion-collecteur du taux de remplissage. Et lorsqu’il approchera les 70 %, une alerte sera lancée pour que ces PAV soient vidés en priorité…
« Pas de solution réelle au traitement des ordures ménagères»
« Les déchets, c’est un sujet qui occupe la CCPRO depuis quelques années. Mais ce qu’on paye aujourd’hui, c’est l’inaction d’Orange » a lancé, Anne-Marie Hautant, conseillère communautaire d’opposition à Orange. « Cela nous a obligés à agir dans l’urgence et à installer des PAV. La fermeture du centre Delta Déchets n’est pas tombée du jour au lendemain. Mais aujourd’hui, c’est le quidam qui va payer ». L’ancien président, Alain Rochebonne a tenu à prendre la parole pour expliquer « que si nous sommes restés à Delta déchets, c’est pour une raison de coût. On comprend très bien les viticulteurs opposés à cette colline. Mais on a tenu compte de la proximité et du coût. Parce que lorsqu’on doit augmenter la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères), ce n’est pas une décision facile ». Et d’appeler chacun au civisme et à la responsabilité.
« On pourrait diviser par deux les coûts, si chacun faisait l’effort du tri sélectif ». Pour le président de la CCPRO, Jacques Bompard, « il n’y a pas de solutions réelles aux ordures ménagères. L’enfouissement, ce n’est pas cher, mais ça pollue. Ce n’est donc pas satisfaisant. Tout comme l’incinération. Le traitement par les vers ou par gazéification est des gadgets. À grande échelle, c’est trop cher et aléatoire. Il n’y a pas de solution parfaite. La pollution, c’est le fruit de la surpopulation. À l’époque de nos grands-parents, il y avait zéro déchet… ».
Le montant de l’indemnité brute mensuelle du président de la communauté de communes est fixée à 2625 euros, celle des vice-présidents à 961 euros. La délibération a été adoptée, hier en conseil communautaire.
Trois marchés
Les élus ont voté, hier après-midi, trois délibérations en lien avec les ordures ménagères. La première concernait le transport et le traitement des 15 000 tonnes annuelles d’ordures ménagères. Le montant des prestations est évalué à 9,5M€ pour 57 mois. Le coût de la collecte, du transfert, du transport, du tri et du conditionnement des recyclables hors verre s’élève à 1,2M€ soit 265 000 € par an. Enfin, le marché de transport et de traitement de divers flux de déchets issus des déchetteries (cartons, encombrants, gravats) est estimé à 3,5M€ pour 57 mois, soit 725 000€ par an.
Quai de transfert
Avec la fermeture de Delta déchets, la CCPRO doit trouver un nouveau quai de transfert des ordures ménagères. Un endroit où les camions viennent dépoter les déchets collectés avant qu’ils ne soient transférés vers le centre de traitement. La CCPRO envisage d’aménager l’ancien site du Sitoro à Orange, là où se trouvait l’ancien incinérateur, le long de l’autoroute A7. Le temps de le remettre complètement en service entre 15 et 18 mois, les déchets seront dépotés au quai de Roquemaure en accord avec l’entreprise chargée du transport.