Le risque inondation et la gestion des déchets ménagers ont été évoqués lors du dernier conseil municipal.
Au conseil municipal, mardi matin, on a beaucoup parlé intercommunalité. Les élus ont largement débattu de deux rapports : l’un portant sur l’activité de la CCPRO, l’autre sur la gestion du service public des déchets. Avec un point commun : une attaque en règle de la gestion de la CCPRO par les élus d’opposition. Et une défense bec et ongles par ceux de la majorité. Premier point d’achoppement, la compétence Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). « Alors que nos concitoyens s’insurgent contre la hausse des taxes en France, à Orange et à la CCPRO, on s’est pris la création d’une nouvelle taxe, celle de la Gemapi qui va coûter entre 20 et 25 € par personne. C’est quand même beaucoup ! » a lancé Anne-Marie Hautant, du groupe “Aimer ma ville”. Et de s’interroger : « On nous a présenté un budget de fonctionnement équilibré à 1,8 M€ or le rapport d’activités nous dit que ce service coûte 390 000 euros. On est en droit de se demander si cette taxe a été mise en place par opportunisme pour récupérer de l’argent ou par réelle nécessité ? »
Des emprunts pour financer des travaux…
À son tour, sur le dossier Gemapi, Gilles Laroyenne, conseiller municipal LR, a pointé du doigt « l’absence de soutien véritable à l’action du syndicat de la Meyne durant les vingt dernières années. Vous avez refusé la reprise du canal de Pierrelatte qui aurait coûté 2 M€, une fois déduites les aides publiques. Demain, il en coûtera 20 M€ au bas mot ». Et Christine Badinier d’enfoncer le clou : « Cette politique est une malédiction ». Aux élus d’opposition qui accusaient la Ville de « n’avoir rien fait pour les digues de l’Aygues », Xavier Marquot, conseiller municipal délégué à l’environnement a expliqué: « Nous sommes rentrés dans une phase de nettoyage », et « avant de faire des travaux, il était nécessaire de faire une modélisation des aménagements nécessaires » et « cette ponction Gemapi, nous en avons besoin aujourd’hui et on en aura besoin demain, quand on devra faire les travaux ».
« Et cela ne suffira pas, la CCPRO devra recourir à l’emprunt », a ajouté Jacques Bompard, le maire d’Orange. « Les digues ? Nous les avons consolidées chaque fois qu’il était nécessaire de le faire. La dérivation de la Meyne ? Ce projet est illégal. La loi interdit de transférer une inondation d’un côté à un autre. Cet investissement n’aurait servi à rien… ».
Autre dossier intercommunal, autre point d’achoppement sur la gestion publique des déchets intercommunaux. Pour Christine Badinier, le service affiche un net recul avec un indice de réduction des déchets très faible et un coût de traitement des déchets à la tonne qui grimpe. Gilles Laroyenne a redit tout le mal qu’il pensait du déploiement en cours des points d’apports volontaires destinés à optimiser le tri sélectif sur une partie du territoire orangeois et de la CCPRO. Un dispositif qu’il estime « d’une laideur remarquable et dangereux dans sa disposition concernant la circulation. Les contraintes imposées à la population de venir à ces colonnes se motivent au départ pour des raisons économiques, sauf que la feuille d’impôt ne baisse pas. Le contribuable peut légitimement se poser la question : pourquoi devrait-il faire un effort sans contrepartie ? »
« Moi, je les trouve plutôt sexy ces colonnes » a répondu, Rémy Canuti, DGS et directeur des moyens opérationnels à la CCPRO. Rappelant qu’elles avaient été placées sur des points stratégiques. Mais que la direction des moyens opérationnels de l’interco recueillait en ce moment toutes les doléances. Qu’elles seraient étudiées et qu’au besoin, ces colonnes pourraient être bougées de place… Avec la fermeture de Delta Déchets à la fin du mois de mars prochain, la CCPRO se tournera vers un nouveau centre de traitement. Et il est fort probable que les déchets soient acheminés jusqu’au centre d’incinération de Vedène. « Aujourd’hui, on nous impose d’augmenter le tri sélectif » a ajouté le maire, Jacques Bompard. « Le coût de l’enlèvement des ordures ménagères va en augmentant. Et les taxes qui frappent le traitement sont de plus en plus élevées. On a travaillé avec ces colonnes à une solution que l’on espère la moins mauvaise ».
DES BASSINS DE RÉTENTION AU COUDOULET
Le conseil municipal s’est ouvert, mardi matin, par le projet de réaménagement des voies et réseaux du quartier du Coudoulet. Une opération qui vise à créer des bassins de rétention afin d’écrêter les eaux pluviales du quartier et de ne pas surcharger les apports à la Meyne. À l’issue des travaux, une convention prévoit la rétrocession à titre gratuit par le bailleur social “Grand Delta habitat” au profit de la ville, en vue du classement dans le domaine public communal. « C’est un dossier commencé il y a 22 ans. On est enfin arrivé au bout et nous avons fait ce qu’on pouvait », a glissé Jacques Bompard. Christine Badinier, du groupe “Aimer ma ville” a regretté ce « temps perdu » et craint que le réseau pluvial existant se trouve en surcharge, « d’autant qu’au PLU, vous avez prévu d’urbaniser de nouveau ce quartier. Ce qui va entraîner des apports supplémentaires à la Meyne… ». Xavier Marquot, conseiller municipal délégué à l’environnement, a précisé que la compétence “inondation” était désormais entre les mains de l’intercommunalité. « Il faudra qu’on travaille main dans la main avec l’Asa de la Meyne, ce qui n’a pas toujours été le cas ». Et le maire d’ajouter : « Le problème pluvial du quartier a été pris en compte dans son ensemble ».
La Ville a décidé de céder au concessionnaire Renault Trucks un terrain à proximité de l’actuelle déchetterie. Un projet qui permettrait la création de dix emplois. « Ce terrain est juste en face de la déchetterie qui pourrait en avoir besoin pour une extension d’activité comme le recyclage. Ce n’est pas intéressant de vendre un terrain aussi bien placé » a lancé Christine Badinier du groupe “Aimer ma ville”. « Si la déchetterie doit un jour s’étendre, elle le fera sur les terrains situés derrière qui possèdent déjà une entrée » a précisé, Rémy Canuti, le directeur général des services de la Ville d’Orange. « Sans parler que ce terrain vendu a toutefois un inconvénient de taille, il est situé sur une ancienne déchetterie », a ajouté le maire. « Cela veut dire qu’on ne peut pas faire n’importe quoi dessus et que les aménagements nécessiteront des pieux… »