LA LETRA OCCITANISTA

MARSEILLE 17 OCTOBRE 2015

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La restauration scolaire au menu des débats du conseil municipal - Le Dauphiné - 9 novembre 2018

Alors que la Ville change de prestataire, les élus de la majorité ont croisé le fer avec ceux de l’opposition.

 

Parmi toutes les délibérations du conseil municipal, l’approbation du nouveau marché pour la restauration scolaire a particulièrement retenu l’attention des élus d’opposition. C’est la société SHCB qui aura en charge la livraison des repas et des goûters dans les différents groupes scolaires de la commune. Le prix unitaire d’un repas s’élevant à 2,37 €. Un coût qui n’a pas manqué de faire réagir les élus d’opposition. Christine Badinier, du groupe “Aimer ma ville” en tête, pour qui « ces prix toujours plus bas ne répondent pas aux besoins des administrés. C’est un dossier de santé publique et quelle qualité est-ce que l’on propose à nos enfants ? » Une interrogation partagée par son acolyte, Anne-Marie Hautant, qui déplore qu’« avec 10 millions d’euros qui dorment dans les comptes, il n’y ait pas une vraie politique développée » concernant l’alimentation collective.

 

25% de repas bio

 

« Cette entreprise utilise uniquement des légumes frais et cela coûte moins cher de râper des légumes que de les acheter en boîte », a avancé Marcelle Arsac, adjointe en charge de l’éducation, pour répondre aux deux élues. Gilles Laroyenne (LR) et Fabienne Haloui (PC) se sont eux interrogés sur la part de bio dans les cantines orangeoises. « J’aimerais qu’Orange se conduise en leader et propose d’entraîner les autres communes sur un projet ambitieux de nourriture bio et locale pour les enfants », a lancé Gilles Laroyenne, qui a eu quelques échanges tendus avec le maire en début de séance. Chiffre à l’appui, la majorité a glissé qu’Orange « dépasse les recommandations nationales en proposant 25% de repas bio dans les cantines ». « Quand on parle beaucoup, on dit souvent beaucoup de bêtises. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour établir un cahier des charges de qualité, a détaillé Marcelle Arsac. Toutes les viandes sont françaises et 200 maraîchers de la Drôme fournissent l’entreprise qui est basée à Nîmes. On est quand même sur du local ! »

 

Après une suspension de séance, la délibération sera finalement votée avec deux contre et une abstention. Le jugement final se fera finalement entendre de la bouche des enfants à la rentrée de Noël.

 

Fabienne Haloui a regretté que la cuisine centrale de l’hôpital n’ait pas été sollicitée au moment de sa création pour assurer le service des repas. L’adjointe à l’éducation lui répondra en aparté que cela n’a pas pu se faire à cause des camions frigorifiques.

 

DEUX SUSPENSIONS DE SÉANCE

 

« Ce sont des oies, elles cancanent… » C’est sur cette réflexion à destination des élues d’opposition que le maire a levé une première fois la séance lors du débat sur la restauration scolaire.

 

Une deuxième suspension arrivera quelques minutes plus tard. Sans donner d’explication, le maire et quelques élus se sont absentés en dehors de la salle du conseil pour éclaircir une délibération. Fabienne Haloui demandera la raison de cette suspension, sans obtenir de réponse de la part de Jacques Bompard.

 

DES ACQUISITIONS EN DÉBAT

 

À l’angle de la rue du Pont-Neuf et de l’impasse du Parlement, la Ville va acquérir pour 150 000 € un immeuble de 150 m², avec un local commercial et trois appartements. Une acquisition effectuée dans le cadre de sa politique « de requalification de l’habitat dégradé du cœur de ville ». Dans ce secteur, marqué « par un bâti dégradé et une déshérence commerciale », la Ville a déjà acquis plusieurs immeubles « pour lesquels un projet de réhabilitation est en cours afin de réimplanter des commerces de proximité autour du cinéma et du restaurant italien ». Les travaux sont annoncés pour le début de l’année prochaine…

 

Christine Badinier, du groupe “Aimer ma ville”, s’est montrée dubitative. « C’est une nouvelle acquisition et on ne voit rien qui s’arrange. Comme pour l’ancien cinéma qui enjambe la Meyne. Depuis 2006, il y a un permis de démolition, devenu depuis caduc. On achète et on attend que ça s’écroule ». Fabienne Haloui (PC) a convenu que lorsqu’on projette de faire une complète réhabilitation, il y a nécessairement un temps d’acquisition. Pour autant, ce temps devrait être mis à profit, selon elle, à l’élaboration d’un projet associant les habitants et les commerçants. « Tout le travail que l’on fait depuis des années, c’est pour éviter ce qu’il s’est passé à Marseille », a répondu Jacques Bompard. « On achète tout ce qui a besoin d’être assaini. Pour rénover l’avenue de l’Arc de triomphe, il nous a fallu vingt ans. Quant à l’ancien cinéma, le dossier était engagé dans une procédure juridique. Aujourd’hui, l’appel d’offres est lancé pour la démolition ».

 

Boulevard Daladier, c’est un fonds de commerce que la Ville a décidé d’acheter pour 30 900 €. À la suite d’une étude, un périmètre de sauvegarde du commerce de proximité a été établi en décembre 2013 pour redynamiser le tissu commercial. L’étude dressant notamment le constat d’une « diminution des commerces de proximité avec 70 cellules commerciales vacantes et une sur-représentation de la restauration rapide ».

 

UNE MOTION POUR SOUTENIR LES PROFS D’EPS

 

À l’unanimité, les élus ont voté, ce matin, en conseil municipal, une motion de soutien aux professeurs d’EPS du lycée de l’Arc. Dans le cadre de la réforme amorcée du lycée, l’enseignement complémentaire en EPS de quatre heures par semaine est appelé à disparaître aux rentrées 2019 pour les élèves de première et 2020 pour ceux de terminale.

 

Cet enseignement ouvert en 1999 et propre à l’établissement orangeois accueille aujourd’hui 150 élèves. Les professeurs demandent que cet enseignement de complément intègre le groupe de disciplines de spécialité dans cette réforme. Si Anne-Marie Hautant, du groupe “Aimer ma ville”, a apporté son soutien à cette motion, elle a aussi évoqué l’avenir incertain de l’option occitan au lycée. « Il est essentiel de garder vivante cette langue. » Le maire s’est dit prêt à recevoir les enseignants de provençal et à les soutenir également, s’ils le souhaitent. Quant à Fabienne Haloui (PC), elle a suggéré d’accompagner cette motion d’une lettre au ministère de l’Éducation nationale pour dénoncer les coupes dans le budget. « Notre députée pourra intervenir à ce sujet. Mais notre possibilité d’agir sur le budget de l’Éducation nationale me paraît encore plus éthérée que le vœu que nous faisons ». Et d’ajouter: « L’État met beaucoup d’argent pour la défense de la langue musulmane ». « Parce qu’il existe une langue catholique ? » l’a interrogé Fabienne Haloui. Le débat ne s’attardera pas, le maire passera au vote de la motion…

 

Les professeurs d’EPS organisent d’ailleurs un mouvement de protestation ce lundi à partir 11 heures à l’Arc de triomphe, où les parents sont les bienvenus.

 

GILLES LAROYENNE PREND POSITION SUR LES CRÈCHES

 

Le conseil a vu l’attribution d’une subvention de 3 500 € pour le Salon des santonniers. À cette occasion, Gilles Laroyenne (LR) est revenu sur le discours du maire prononcé lors de l’annonce du salon, le week-end dernier. « Vous vous placez comme le “défenseur de la tradition des crèches”, écrasées selon vous par “Halloween et ses dérives criminelles”. Elles ne sont pas uniquement des objets de tradition. Elles sont surtout porteuses d’une valeur symbolique spirituelle. Pour qu’une tradition comme les crèches perdure, il faut traduire dans notre quotidien ce qu’elle implique symboliquement. Les crèches ne sont pas menacées par Halloween, mais par notre incohérence. »

 

« Notre société a détruit nos traditions. Vous voulez que je retape la destruction mais déjà, je me bats pour que le bon sens soit remis en état. La Ve République est une catastrophe pour la France. Je suis pour la reconstruction d’une société organique mais c’est l’opposé de la politique menée depuis fort longtemps en France. »