On ne change pas une équipe qui gagne, dit l’adage. Mais qu’en est-il quand une équipe perd ? Et bien on la change. Les joueurs, l’entraineur, la tactique, tout ou n’importe quoi, en tout cas on change quelque chose! Sauf qu’à Toulon, en politique, et c’est une particularité (tous les particularismes ne sont pas bons !) on ne change rien et tout s’empire.
Pourtant la situation était bien connue. Tout le monde savait que le maire sortant en la personne d’Hubert Falco et son système étaient profondément ancrés dans la Rade et qu’il serait très difficilement déboulonnable. Tous les suffrages depuis 12 ans le démontrent sans exception.
Toutes les enquêtes d’opinion le prédisaient, toutes les élections partielles l’annonçaient, le contexte hexagonal serait défavorable à la gauche gouvernementale, affaiblie par l’absence de résultats probants, décrédibilisée par les distensions, et laminée par les affaires. Mais à Toulon, la gauche gouvernementale autour du PS et EELV a préféré se replier plutôt que de s’ouvrir à d’autres composantes telles que le Front de Gauche ou le Partit Occitan. Reproduire à Toulon, et sans aucune modification le format de la majorité gouvernementale s’était prendre le risque de devoir essuyer les plâtres du Gouvernement. Le PS et EELV dépassent à peine les 10%, perdant plus de 6 points soit 3 962 voix (en 2008, le PS seul sans les Verts faisait 14% soit 8 125 voix).
Regardons les choses telles qu’elles sont : c’est à Toulon que la gauche fait le plus mauvais résultat parmi les grandes villes de l’Hexagone avec 14,13% !!! Même à Nice qui n’est pas réputée pour être une ville particulièrement de gauche, le PS/EELV (15,25%) et le Front de Gauche (5,38%) font mieux !
On sait d’élection en élection que l’électorat s’effrite, que la confiance à l’égard du système politique diminue et que l’abstention qui se fait au détriment des « partis de gouvernement » fait toujours le jeu des extrêmes. On sait aussi qu’en période de crise, il est de tradition (toutes les traditions ne sont pas bonnes) dans la société judéo-chrétienne de rechercher le bouc-émissaire. Et que les champions de cette posture politique démagogique sont toujours à l’extrême-droite.
On savait qu’Hubert Falco allait gagner, que l’extrême-droite était forte et que la gauche était faible. Tout ça on le savait ! L’objectif à gauche devait être de muscler l’opposition avec l’élection de plus de conseillers municipaux qu’en 2008. Si l’opposition de gauche ne se composait déjà que 4 élus sur 59, elle n’est plus que 3.
Il aurait fallu pour réussir travailler dans l’addition des forces, œuvrer pour le rassemblement, réaliser le consensus. Nous n’avons eu que la division et le mépris des uns envers les autres, de tous envers le Partit Occitan qui n’a été le bienvenu ni sur la liste PS/EELV ni et encore moins sur celle du Front de Gauche radicalement opposé tant à la présence du POc qu’à une politique de développement en faveur de l’occitan, notamment à la création d’une école Calandreta. Pourtant le Partit Occitan à Toulon a démontré sa capacité à faire avancer la gauche, en proposant une vision complémentaire aux autres sensibilités progressistes notamment en apportant des solutions aux problématiques territoriales (gouvernance, fiscalité, culture, etc.). Il n’en a rien été. Le POc n’a pas été le bienvenu.
On savait aussi qu’en 2008, Hubert Falco avait été élu dés le premier tour, que Robert Alfonsi qui conduisait déjà la liste PS n’avait fait que 14,10%, que André de Ubeda qui conduisait déjà une liste « anticapitaliste » n’avait fait que 4,30%. On savait que Robert Alfonsi était en perte de vitesse politique, affaibli par un rapport de la Chambre Régionale des Comptes en sa défaveur et le retrait de toute délégation et responsabilité à la région. Mais le PS toulonnais s’est interdit de réfléchir à une alternative pour conduire les socialistes. Force est de constater que le casting n’était pas le bon.
On savait qu’à une élection municipale la préoccupation majeure des électeurs était les problématiques locales. Mais à la gauche du PS on a préféré faire campagne sur le thème du « Grand Soir » et « des lendemains qui chantent ». Force est de constater que le moment électoral n’était pas approprié. Les Toulonnais attendaient que l’on s’intéresse à eux. Ils espéraient des solutions concrètes à leurs problèmes bien réels que l’équipe sortante a été incapable de résoudre. Emploi, transport, pollution, rénovation du centre ancien, valorisation du patrimoine toulonnais si riche et pourtant tellement abîmé par Hubert Falco : les sujets et les solutions locales ne manquaient pas.
Les Toulonnais attendaient de la gauche dans sa diversité qu’elle se rassemble autour d’un projet municipal ; qu’elle présente une alternative crédible à la gestion d’Hubert Falco. Car en 12 ans de gestion, le compte n’y est pas. Et si, le maire sortant est réélu dés le premier tour, il faut noter qu’entre 2008 et 2014 il perd quand même près de 6 points soit pas loin de 5000 voix ! Autant de déçus du « falcoïsme » que la gauche aurait du récupérer dans une dynamique de rassemblement portée par un projet enthousiasmant.
En ce lendemain de déroute électorale annoncée, tous les progressistes ont la gueule de bois. La situation est bien triste et cette campagne qui s’achève prématurément ressemble à la bérézina. Ne nous résignons pas ! Ne perdons pas espoir. Une nouvelle génération devra se lever et s’affirmer pour construire une alternative crédible au système en place. Toute chose à une fin. C’est à nous, jeunes toulonnais de relever ce challenge, dans le respect des différences et la recherche de la complémentarité pour Toulon et les Toulonnais.
Pèire Costa
Membre de la Direction Fédérale du Partit Occitan
Toulon, le 24/03/14
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Herpin (lundi, 31 octobre 2016 13:48)
Monsieur,
Je souhaite m’entretenir avec vous dans le cadre de mon stage de Sciences Po auprès de Jean-Christophe Rufin, de l’Académie française. L’académicien me demande une note sur la Charte européenne des langues régionales.
Pour veiller à la pertinence de cette note, je consulte différents acteurs : Conseil constitutionnel, Conseil d’Etat, Sénat, Quai d’Orsay, pays membres du Conseil de l’Europe et mouvements régionalistes en France.
Cependant, j’ai notamment besoin de recueillir votre avis car, paraît-il, vous allez ouvrir une école Calandretas à Toulon.
A cette fin, je vous saurais gré de bien vouloir m’accorder la faveur d’une rencontre. Je serai à Toulon les 15 et 17 novembre 2016.
Je ne prendrai pas beaucoup de votre temps, rien qu’une demi-heure. Je m’adapterai naturellement à vos disponibilités.
En espérant que vous serez sensible à ma démarche, veuillez recevoir, Monsieur, l’expression de mes respectueuses salutations,
J. Herpin