« En refusant de recevoir le 22 décembre à Marseille les représentants des collectifs hostiles au projet de LGV-PACA, après six semaines de mise en échec d’une pseudo concertation, le préfet de Région a rendu son verdict : on repousse la décision de tout projet à six mois, on ne parle plus de grande vitesse et on adopte une réponse mixte répondant aux transports de proximité et au fret. L’accord de ce COPIL serait « historique » puisque l’Etat, RFF, la Région, les CR des départements traversés, les Communautés d’agglomérations concernées se sont félicités de cette décision. Tant il est rare que les « grands travaux » de l’Etat (infrastructures lourdes dont le nucléaire) soient ainsi remis en question
Interrogeons-nous sur le bien-fondé de cette déclaration qui semblerait donner raison aux nombreux opposants au projet. Lisons entre les lignes :
- Le dispositif nouveau consisterait à reporter à juillet 2012 la décision d’un faisceau de référence : la LGV n’est donc pas oubliée(« le projet est accepté voire attendu », Coter du 6/12) et c’est cette nuance stratégique avouée qui remet en question la déclaration d’apaisement précédente. Les différents Coter privilégient les gares métropoles comme étant ce qui fait encore question et il est fait mention de travaux souterrains à Marseille et Toulon vers Vintimille. Quand on sait le rapport coût/temps que ce type de travaux induit (tunnel de Toulon), on peut s’interroger sur la faisabilité d’une nouvelle voie annoncée.
- La préférence annoncée aux transports de proximité (220km/h) et au fret, face à la grande vitesse (+ de 300km/h) devrait être programmée dans le prochain contrat Etat/Région. Mais rien n’est ici assuré, tant les promesses en matière d’aménagement sans les financements nécessaires, par expérience sont sujettes à caution.
- Il nous est difficile de rejoindre la position de M.Vauzelle qui, au nom de l’Arc méditerranéen, rejoint celle de C. Estrosi sous couvert de fluidité du trafic international. Ce trafic est et reste dans un rapport marchand-néolibéral de flux touristiques, sans rapport avec les besoins des occitans et des catalans- de Nice à Perpignan et au-delà. Ce n’est pas cette Europe que nous défendons, mais celle de la proximité des peuples et des régions.
La résistance à la LGV-PACA
- L’évolution des élus locaux sous la pression de la société civile a été déterminante : c’est la variable d’ajustement pour la suite à donner au projet. C’est en effet dans une période préélectorale qu’ils se sont opposés au projet qui touche leurs communes. Les six mois qui viennent seront au cœur de leur choix futur. Déclarer que ce sont leurs administrés qui devront supporter la contribution imposée aux collectivités territoriales est chose difficile quand le jeu du pouvoir est à triple détente : locale, régionale et nationale
- D’autres se disent favorables à la mise en place d’un tronçon partiel entre Vintimille et Nice, en attendant une jonction avec la future LGV. Monaco se désengage puisque ne faisant pas partie du tracé initial. La volte-face de J-C Gaudin, défavorable puis favorable à la LGV dans la même journée, est à l’image d’une politique visionnaire des transports de la part de ces élus. Il est évident que les élections de 2012 seront déterminantes dans leur choix. Et comme chacun voit midi à sa porte, tout dépendra pour eux du rapport des forces en présence.
Ce que nous voulons.
- La modernisation du réseau régional existant doit dépasser une réponse de principe faite aux usagers. Elle ne doit pas être le prétexte d’une ligne à grande vitesse déguisée.
- Le coût et les nuisances de toute voie nouvelle doivent être précisés en mettant en avant l’intérêt des populations concernées. Dans la Vallée de l’Huveaune et dans le Var, nous ne voulons pas d’une LGV bis au nom d’un « approfondissement » du projet initial.
- L’arrêt déclaré des études n’est pas la fin de notre vigilance. C’est à un renforcement de la concertation entre les associations, les élus, les collectivités territoriales que nous appelons. Il faut sortir définitivement de ce projet parachuté d’en haut qui ne peut répondre aux besoins des Provençaux et de la Provence. »
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