RFF organise du 15 au 15 décembre 2011, une série de réunions publiques sur le futur tracé LGV en Provence. Si l’objectif présenté par RFF de ces rencontres est de « construire ensemble le meilleur projet possible », Le Partit Occitan Varés qui était présent au lancement de ces discussions pour le Var mercredi dernier, craint que ce qui est annoncé comme une concertation soit en réalité un échange de sourd.
Alors que la Démocratie supposerait que RFF entende l’avis des Provençaux et prenne en compte leur hostilité vis-à-vis de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) ainsi que leur souhait répété sans cesse depuis 2005 de construire un réseau ferroviaire de proximité performant et respectueux du territoire, RFF s’entête à faire la sourde oreille. Ainsi dans les scénarios envisagés par ce dernier (qui sont au nombre de quatre) aucun n’envisage l’abandon de la LGV. RFF se comporte comme si tout était déjà bouclé. Mais pour beaucoup dont le POc, la LGV ne passera pas en Provence !
Pour le POc, dans un contexte de crise économique grave, d’explosion de la dette publique (1 646,1 milliards d'euros pour la France), avec un cout prévisionnel estimé entre 15 à 17 Milliards d’Euro (chiffres officiels de RFF), il est irréaliste de lancer de tels travaux. D’autant plus que les retombées financières, même à long terme, restent encore à démontrer. Alors que l’Etat et les Collectivités cherchent par tous les moyens à faire des économies, RFF propose un projet exorbitant dont le montage financier reste opaque.
RFF affirme que La finalité de la LGV serait de « fluidifier l’ensemble du trafic ferroviaire » entre Nice, Toulon, Marseille et Paris mais aussi de « désenclaver Nice et l’est de la Provence ». Désenclaver ? D’après RFF, l’est provençal souffrirait donc d’isolement et son économie en subirait les conséquences. Mais de qui se moque t’on à RFF ? Le PIB par habitant des Alpes-Maritimes est exactement à hauteur du PIB hexagonal et européen (29 000€/habitant). Nice est la première ville hôtelière de Provence et la deuxième de France. Son attractivité est telle qu’en matière d’immobilier, à cause de la raréfaction de l’offre et l’explosion de la demande, le prix du mètre carré y flambe. Il s’y négocie à 4 400€ soit 1 000€ de plus que la moyenne hexagonale alors qu’à Marseille il est de 3 300€ et à Toulon de 2 830€. L’Est de la Provence est tout sauf enclavé !
Quant à la liaison Toulon-Marseille actuelle, elle sert essentiellement au transport pendulaire des travailleurs qui résident dans le Var et travaillant sur Marseille. Pour le POc, plutôt que de construire une ligne LGV entre ces deux Villes, il serait préférable de repenser la répartition territoriale de l’emploi. Car chaque jour, ils sont, d’après l’INSEE, 7 300 travailleurs à quitter l’aire toulonnaise pour se rendre sur leur lieu de travail basé sur la Métropole Marseillaise (rapport établi en 2004 « Déplacements domicile-travail : une interdépendance forte entre les territoires de la métropole provençale »). S'il est indispensable de diminuer la production de CO2 en baissant le trafic routier, le fait de multiplier le nombre de voies ferrées entre Toulon et Marseille ne résoudra pas à lui seul le fonds du problème qui est le déséquilibre régional de l’offre d’emplois qui se concentre sur Marseille et sa région. La LGV fragilisera encore plus l'environnement et les terres agricoles déjà dévastés par une urbanisation incontrôlée et aura pour conséquences d’accompagner, voire d’encourager la concentration économique à Marseille au détriment de Toulon et des autres territoires.
Pour le Partit Occitan Varés, le projet « LGV PACA » est inutile pour notre région et ses habitants, ruineux pour les finances. Il rend impossible un véritable développement des transports ferroviaires , sacrifiant au culte de la vitesse la richesse environnementale provençale.
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