Depuis le 7 novembre, 115 demandeurs d'asile occupent un immeuble situé dans le centre-ville de Nice. Alors que le collectif PRE-OCCUPANTS organisait une manifestation de soutien aux sans papiers, les «identitaires» niçois, groupe nazillon qui revendique le leadership de l’extrême extrême droite dans la ville et qui s’est honteusement approprié le nom de « Nissa Rebella », a encore fait parler tristement de lui.
Le statut de réfugié, auquel aspirent ces personnes, est accordé pour « risque de persécution en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques (Convention de Genève) ou en raison de son action en faveur de la liberté (Constitution de 1946) ; ou si vous avez été reconnu réfugié par le Haut Commissariat des Nations Unies, ou enfin si vous encourez dans votre pays d’origine l’une des menaces suivantes : la peine de mort, la torture ou des peines ou traitements inhumains ou dégradants en raison d’une violence généralisée résultant d’une situation de conflit armé interne ou international ».Autrement dit, ces familles sont là parce qu’elles n’ont d’autres choix !
Au lieu de les accueillir conformément aux conventions internationales, elles sont stigmatisées, et pas du seul fait de l’extrême droite. Ainsi Eric Ciotti, Président du Conseil Général ose dire qu'elles ont avant tout des « devoirs » et demande « aux autorités de prendre les dispositions nécessaires afin que cette occupation illégale cesse immédiatement ». Or, l’Etat est lui-même dans l’illégalité. Et conformément aux décisions du tribunal administratif, elles devraient être relogées. Dès lors il n’est plus d’autre choix que de réquisitionner des immeubles vacants.
Région Provence, fédération provençale du Partit Occitan apporte tout sont soutien au collectif PRE-OCCUPANTS et aux familles présentes dans cet immeuble.
Nous déplorons l’attitude du CHU, propriétaire de l’immeuble qui, tournant le dos à la tradition hospitalière d’asile et d’accueil des nécessiteux, a porté plainte.
Nous dénonçons les actes et déclarations des Ciotti, Estrosi et du préfet Francis Lamy qui n’en finissent plus de courir après l’extrême droite.
Nous combattons avec détermination la démarche identitaire qui est à l’opposé du régionalisme solidaire et ouvert sur les réalités européenne et méditerranéenne que nous prônons.
Notre belle et rebelle langue occitane s’inscrit dans un contexte d’échanges internationaux. Issue du roman, lui-même héritier du latin, soeur de toutes les autres langues romanes, notre langue s’est nourrie depuis mille ans de l’apport de toutes les civilisations qu’elle a vu passer sur son sol et notamment l’arabo musulmane qui portait notamment celles du Nord de l’Afrique
Nous sommes fiers de cet héritage qui témoigne que les langues et les cultures se créent dans l’échange et se construisent, avec tous les habitants du territoire, au fil des générations. Il est une main tendue à l’autre, un engagement vers l’avenir, un refus du repli sur soi et de toute identité fermée et renfermée.
« Niça rebèla » est à l’origine une chanson. C’est une parodie de « l’hymne Niçois Nissa la bella », c’est « un cri d’amour et de révolte, un cri face à la bêtise, l’intolérance, le racisme, l’humiliation, un cri de la culture occitane et par là même des autres cultures dominées ». Extrait de Ratapinhata nòva (1) n° 1, février 1976.
Rien à voir de près ou de loin avec une quelconque extrême droite nazillone.
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