En réaction à la mise en examen le 27 septembre 2010 de Ryanair par la juge d’instruction du tribunal d’Aix en Provence, le PDG de la compagnie aérienne low-cost M. Michael O’lleary, a annoncé la fermeture de la base Ryanair installée à Marseille et la suppression de 13 lignes sur les 23 qu’elle gère depuis la cité phocéenne. Il mettrait ainsi à exécution ses menaces de départ si la procédure judicaire n’était pas levée.
Une contradiction du droit français et européen serait à l’origine du conflit entre syndicat et employeur. Un décret de 2006 stipule, en effet, que les personnels navigants des compagnies étrangères installées en France sont soumis au droit français. A l’inverse, selon le droit européen, les travailleurs mobiles des transports dépendent de la législation du pays où les avions sont immatriculés. Pourtant la compagnie Easy Jet a été reconnue coupable de travail dissimulé en France pour avoir employé 170 salariés avec un contrat de travail britannique à l'aéroport d'Orly. La compagnie avait alors été condamnée en avril dernier par le tribunal correctionnel de Créteil à payer notamment 1,4 million d'euros à Pôle Emploi.
Cette annonce brutale de RyanAir que le Partit Occitan condamne sans réserve aurait des conséquences économiques et sociales importantes. Le Président de l’aéroport marseillais, M. Jean-François Bigay, a estimé la baisse de la fréquentation à 50 000 passagers dés février 2011. Le départ des 120 salariés directs de Ryanair vers d’autres bases européennes, menace pas moins de 700 à 800 emplois du tissu économique provençal. Les retombées économiques de l’activité de Ryanair estimées à 550 000 millions d’Euros par la Chambre de Commerce et d’Industrie seront réduites dés 2011.
Il est des plus scandaleux qu’une entreprise arrête son activité économique alors qu’elle bénéficie de nombreuses aides publiques, en particulier celle des collectivités locales. En 2008, selon les cours régionales des comptes, Ryanair aurait perçu à travers tout l’Hexagone 35 millions d’Euros.
Pour l’ouverture de son activité en 2006-2007 à Marseille, Ryanair aurait perçu 2,7 millions d’Euros d’aides publiques. Parallèlement le Conseil Général des Bouches-du Rhône dépensait, à lui seul, la somme de 7,6 millions d’Euros pour la création de l’aérogare MP2 conçue essentiellement pour les compagnies low-cost. Ryanair en est le premier exploitant !
Une entreprise ne peut sans impunité menacer la justice et faire un chantage financier aux collectivités en conditionnant le maintien de son activité à une décision judiciaire ou à l’augmentation substantielle des aides publiques et déserter du jour au lendemain le territoire qu’elle exploitait.
Pour le Partit Occitan, l’Europe a sa part de responsabilité dans le départ de Ryanair. La réglementation de l’UE permet à une entreprise dont le siège est en Irlande de faire appliquer le droit irlandais à ses salariés alors que l’activité économique se trouve sur le sol hexagonal.
Plutôt que de se plier aux règles sociales que la compagnie estime en sa défaveur elle préfère s’en aller et s’installer sur des territoires où le droit du travail lui est plus profitable.
L’Europe encourage la concurrence entre les Etats. Le Partit Occitan soucieux de l’égalité entre les territoires et qui prône la solidarité entre les Peuples et les Etats réclame à Bruxelles une harmonisation du droit européen en matière sociale.
Le Partit Occitan invite les collectivités à ne pas céder au chantage de Ryanair et à trouver des alternatives durables au transport aérien en particulier pour les vols court courrier dont les retombées économiques essentiellement liées au tourisme sont, on le voit aujourd’hui avec Ryanair à Marseille, extrêmement précaires.
L’empreinte écologique de l’aviation qui représente en Europe pas loin de 12% de l’impact total de l’activité humaine sur le climat doit être réduite par la mise en place d’un réseau ferré à grande vitesse efficace.
Pour ce qui concerne la ville de Marseille et la Provence, il est impératif de créer un axe ferroviaire « occitan » qui irait de Bordeaux à Nice et passerait par Toulouse et Montpellier. Au niveau européen, la priorité, dans une logique de développement de l’arc latin, devrait être donnée à la création d’une liaison rapide Barcelone-Marseille jusqu’alors inexistante.
Pour le bureau du POc – Provence
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(*) Voilà où l’argent public doit être, dans une démarche durable porteuse d’emploi et d’avenir, investi. Poursuivre des chimères « low cost » s’est vraiment être pris pour des courges, des coucourdes par des investisseurs sans scrupule, des maîtres chanteurs intéressés par des profits maximums à court terme au détriment de la logique économique des projets dont ils prétendent être porteurs.
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